Après la mort par balle d'un jeune homme

La ville de Aïn Bessem, à 20 km à l'ouest de Bouira, a connu, dans la soirée d'avant-hier, de violents affrontements qui ont opposé forces de l'ordre et jeunes émeutiers au centre-ville.Tout a commencé une heure après la rupture du jeûne au quartier dit le Square, en plein centre-ville, quand des policiers en patrouille ont verbalisé un conducteur qui venait de commettre une infraction. Le frère du conducteur qui était sur place et qui, selon des sources, n'a pas apprécié le comportement des policiers, a lancé ses deux chiens de race rottweiler (trois selon la version de la police) sur les agents de l'ordre stationnés à proximité du siège du commissariat de police.Un policier qui a usé de son arme en direction des chiens aurait accidentellement tué le jeune Senai Abderaouf, 34 ans, surnommé «Rougi», qui était présents sur place, a-t-on précisé de mêmes sources. La DGSN a confirmé ces faits hier dans un communiqué, ajoutant qu'en plus du jeune homme touché, le policier auteur du tir s'était blessé à la main gauche. Evacué vers les urgences de l'hôpital de Aïn Bessem, la victime qui travaillait comme gardien de parking dans une cité a rendu l'âme au cours de son transfert vers l'hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira.Les jeunes du quartier ayant appris la mort du jeune homme, ont attaqué à l'aide de pierres le siège du commissariat de police de Aïn Bessem. Des renforts des unités antiémeute ont été dépêchés depuis l'unité de Haïzer. La police a usé de bombes lacrymogènes pour disperser la foule. Les affrontements ont duré jusqu'à une heure tardive de la nuit. Un fourgon de police aurait été incendié, souligne une source locale.Le wali de Bouira, Nacer Maâskri, qui s'est rendu à l'hôpital Mohamed Boudiaf où le corps de la victime a été déposé à la morgue, a rendu visite à la famille du défunt. Hier, lors de notre déplacement à Aïn Bessem, des proches de la famille de la victime ont exigé à ce qu'une enquête soit diligentée pour élucider les circonstances exactes de la mort de jeune Abderaouf. Au centre-ville, aucun dispositif policier n'a été déployé, a-t-on constaté. Le calme est revenu après une nuit agitée.