L'Université
Mentouri a été paralysée hier, par un mouvement de contestation mené par les
agents de sécurité et de prévention de cette structure. Plus de 200 agents de
cette branche d'activité ont investi aux environs de 10 heures, dans la matinée
d'hier, les salles de cours et les amphithéâtres au niveau des départements de
droit, de lettres et de sciences, « et ont évacué tous les étudiants et les
enseignants, avant de bloquer tous les accès », nous ont appris, perplexes, des
étudiants sur place.
Cette action a
été déclenchée « en signe de protestation contre l'arrestation, et la mise sous
mandat de dépôt le mercredi dernier, d'un agent de sécurité inculpé de coups et
blessures volontaires contre un enseignant », a-t-on appris auprès des
protestataires.
Ces derniers nous
apprendront que l'incident a débuté par un accrochage entre un agent de
sécurité en poste devant le bloc de droit (Tidjani Haddam) et un enseignant...
à cause d'une tasse de café. L'agent de sécurité ayant, en effet, interdit à
l'enseignant de s'introduire avec son pot de café à la main à l'intérieur du
bloc de lettres, ce qui avait provoqué le courroux de ce dernier, et de mot mal
placé à un autre insultant, les choses dégénèrent en une bagarre violente qui
mettra aux prises les deux antagonistes. A l'issue de cette rixe, l'enseignant
déposera plainte contre l'agent de sécurité en présentant un certificat de 6
jours d'incapacité de travail délivré par un médecin légiste, laquelle plainte
débouchera sur l'arrestation et la mise sous mandat de dépôt du concerné. Cette
tournure des choses ne sera pas du goût des agents de sécurité qui, après le
report du procès au lundi prochain (prononcé hier par le tribunal correctionnel
de Ziadia), et par solidarité avec leur collègue, déclencheront une action de
protestation, paralysant les cours à l'Université Mentouri. « La contestation
n'est plus limitée à cet épisode, nous déclare-t-on, car en sus de l'exigence
de la libération de notre collègue, nous revendiquons notre droit à la
protection et des garanties qui nous permettront d'exercer notre fonction sans
risque de nous trouver derrière les barreaux ». L'affaire prend, comme on le
voit, une dimension de revendication socioprofessionnelle mise sur le tapis par
cette catégorie de personnel, reposant avec acuité les soubresauts de
l'université face à la violence et à la dégradation du climat social sur les
campus d'une façon générale.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 28/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com