Algérie

Après la déclaration de Gaïd Salah



La déclaration du Vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, a été accueillie avec intérêt par une grande partie des participants aux manifestations et par extension par la partie de la population qui, sans prendre part aux manifestations qui se déroulent essentiellement dans les grands centres urbains, suit avec attention et espoir le déroulement des événements.Beaucoup de manifestants pensent que le blocage auquel était arrivée la situation a été levé par cette déclaration et le risque d'impasse évité, selon eux. La proposition de mettre en application l'article 102 ouvre une perspective de sortie de crise, estime Nacer, cadre dans une société privée, qui dit avoir raté la première marche du vendredi 22 février mais a pris part à toutes celles des vendredis suivants qui ont fini par se transformer, a-t-il constaté, en autant d'occasions de se retrouver à la Grande Poste avec d'anciens amis qu'il avait perdu de vue. Avec ces anciens amis «retrouvés», il dit ne partager que l'acte de manifester pour le changement mais pour le reste il y a une variété d'opinions entre eux sur nombre de questions politiques, ou d'un autre ordre, social ou culturel, par exemple.
Autre point qui les unit: le refus de l'ingérence étrangère et la nécessité d'être vigilants face aux manipulations extérieures. C'est pour cela, ajoute Nacer, qu'il soutient la proposition du chef d'état-major de mettre en application l'article 102. Il insiste sur la confiance qu'il place dans les spécialistes algériens, notamment, en droit constitutionnel pour concrétiser cette option, sortir de la crise et répondre ainsi aux revendications populaires. Il a eu à écouter et lire leurs points de vue grâce aux médias algériens, publics et privés, et il les connaît suffisamment pour pouvoir apprécier le niveau élevé de nos spécialistes et surtout leur sens de responsabilité et leur patriotisme. Un autre manifestant, habitué, lui aussi, des vendredis de la Grande Poste, depuis la première marche, précise-t-il, a accueilli positivement la déclaration du chef d'état-major de l'ANP.
Ayant écouté les explications données par les spécialistes du droit constitutionnel qui ont évoqué les différentes éventualités, il estime que la voie la plus courte est celle de la démission du président de la République, conformément à l'alinéa 4 de l'article 102 de la Constitution, qui a, en plus, l'avantage de s'inscrire dans la Constitution et de rendre ainsi plus aisée la sortie de crise. D'autres manifestants ont des positions plus nuancées sur l'appel lancé mardi par le Général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, pour l'application de l'article 102 de la Constitution comme solution à la crise politique que vit le pays. Un étudiant, présent régulièrement aux marches du mardi, spécifiques aux universités, tout en exprimant sa considération pour l'appel de Gaïd Salah, qu'il voit comme un début de sortie de crise, estime qu'il est indispensable d'avoir un gouvernement d'union nationale et surtout une instance indépendante qui organiserait l'élection présidentielle et garantirait sa transparence.
Il trouve que le chef d'état-major de l'ANP n'a fait finalement que répondre aux nombreux appels lancés par les manifestants mais aussi par les partis politiques, les associations et des personnalités pour la contribution de l'institution militaire dans le règlement de la crise politique actuelle. Avec d'autres amis étudiants, il pense que l'application de l'article 102 ne suffit pas, il faut qu'il y ait toutes les conditions pour que l'élection d'un nouveau président de la République se fasse dans un scrutin démocratique, libre et transparent. Plus politisé, un manifestant plutôt d'âge mûr, pense que l'application de l'article 102 n'est pas ce que demandent ceux qui ont participé aux marches et aux rassemblements, depuis le 22 février qui, d'après lui, revendiquent le changement du système.
Il affirme que le changement doit venir de la volonté populaire pour consacrer l'Etat de droit et la république démocratique et sociale avec plus de liberté et de dignité. D'autres étudiants trouvent que l'application de l'article 102 est insuffisante pour le dénouement de la situation, mais ils se disent soucieux du respect du cadre constitutionnel pour la sortie de crise dans le calme, pour ne pas nuire à l'intérêt national.


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