Algérie

Après la décision de la CIJ: Violents bombardements sionistes à Rafah



Au 232e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le bilan des victimes s'est alourdi, samedi, à au moins 35.903 martyrs et 80.420 blessés, a indiqué le ministère de la Santé. La même source a ajouté que les bombardements sionistes de la journée de vendredi ont fait 46 martyrs et 130 blessés.

Samedi, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements visant plusieurs régions à Ghaza et de s'attaquer aux hôpitaux et aux écoles, faisant des dizaines de martyrs, et a continué d'occuper le point de passage de Rafah, bloquant les entrées des aides humanitaires, du carburant et des médicaments.

Depuis l'aube de samedi, l'armée a entamé ses opérations de bombardements par une attaque d'un appartement résidentiel dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Ghaza, faisant au moins 4 martyrs et plusieurs autres blessés. La télévision Al-Aqsa a déclaré, hier, que l'artillerie de l'occupation israélienne a visé également les quartiers d'Al-Zaytoun et de Tel al-Hawa, respectivement à l'est et au sud de la ville de Ghaza (au nord de l'enclave).

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté un bilan de 3 martyrs et plusieurs blessés, transférés à l'hôpital Al Awda, après le bombardement de la région de wadi Ghaza (centre de l'enclave). La même source a indiqué qu'un bombardement israélien contre la maison de la famille Shreiteh, dans le quartier d'Al-Sabra, au sud de la ville de Ghaza a fait une martyre et plusieurs blessés.

Des sources médicales ont rapporté à Al Jazeera que le bilan du bombardement sioniste de l'école Al-Nazla dans la région d'Al-Saftawi, au nord de Ghaza, a fait au moins 10 martyrs et 17 autres blessés.

Dix autres martyrs et plusieurs blessés ont été également recensés suite au bombardement d'une maison à côté d'un centre d'hébergement à Beit Hanoun, au nord de l'enclave. Toujours au nord de la bande Ghaza, l'opération terrestre israélienne dans le camp de réfugiés de Jabaliya s'est poursuivie hier pour le 14ème jour.

Le correspondant d'Al Jazeera dans la zone a indiqué que les forces d'occupation se trouvaient toujours à proximité de l'hôpital Kamal Adwan et continuaient de tirer sur l'entrée de l'établissement.

A Rafah, au sud de Ghaza, un bombardement israélien sur la rue Awni Dhair, selon un correspondant d'Al Jazeera a fait un martyr et plusieurs blessés, et un autre martyr dans le ciblage de la zone de Khirbet Al-Adas, au nord de la ville.

Le journaliste avait indiqué, vendredi, que Rafah avait subi de violents bombardements de l'aviation militaire sioniste quelques instants après que la Cour internationale de Justice ait rendu public son ordonnance exigeant de mettre fin à l'attaque, dans ce gouvernorat du sud de l'enclave.

Par ailleurs, le Bureau d'information des prisonniers en Palestine a déclaré, hier, dans un communiqué que « les forces d'occupation ont arrêté environ 180 Palestiniens déplacés de l'école Al-Harthani de Jabaliya, au nord de la bande de Ghaza» depuis le début de l'opération terrestre dans le camp de réfugiés le 12 mai dernier. De son côté, le ministère des prisonniers et ex-prisonniers de Ghaza a indiqué, samedi, que l'occupation «refuse de répondre aux demandes de visite des détenus, notamment de la part de la Croix-Rouge internationale». La même source a indiqué que «la plupart des prisonniers de la bande de Ghaza sont détenus par l'occupation croupissent dans des prisons et des camps secrets au milieu d'un black-out sans précédent». Le ministère tient «l'occupation et l'administration américaine pour responsables des crimes en cours contre le peuple palestinien», exige une «enquête internationale sur les crimes de l'occupation contre les prisonniers» et réclame «l'ouverture des centres de détention aux organisations internationales».

Les personnes déplacées ont été contraintes de fuir six fois

Au moment où ceux qui fuient Rafah sont censés se diriger vers le nord, hier, les forces d'occupation ont forcé les personnes déplacées du nord de la bande de Ghaza à retourner vers leur lieu précédent lieu de déplacement, c'est-à-dire au sud. Ces ordres de déplacements, vers des zones dites «sûres» qui n'ont jamais existé, sont quasi quotidiens depuis le premier jour de l'agression sioniste contre l'enclave assiégée.

Vendredi, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) avait déclaré que les personnes déplacées à Ghaza ont été contraintes de fuir «six fois», précisant qu'il n'y a «aucune sécurité» dans l'enclave dans une situation de «bombardements continus» et de «pénurie de fournitures vitales».

Hier, le directeur de l'hôpital Kamal Adwan à Ghaza, Hossam Abu Safiya, a déclaré à Al Jazeera que l'établissement était «hors service en raison du siège en cours par les forces d'occupation». «Certains patients et bébés prématurés sont toujours à l'hôpital», a-t-il précisé, notant le manque crucial de carburant.

Toujours concernant le manque de carburant, le personnel de l'hôpital koweïtien de Rafah a lancé un appel à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour en fournir de quoi assurer la continuité du fonctionnement de l'unique établissement de santé fonctionnel dans le centre de Rafah.

Rappelons que mardi dernier, le journal américain The Washington Post a confirmé qu'Israël fait des hôpitaux une cible principale de sa guerre en cours dans la bande de Ghaza, documentant pas moins de «90 incidents» de ciblage depuis le 7 octobre dernier. Le journal a rapporté que 23 des 36 hôpitaux de Gaza ont été endommagés ou mis hors service à la suite des bombardements israéliens.

«Israël n'arrêtera pas sa folie à Rafah à moins d'intervenir pour l'arrêter»

La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la Palestine, Francesca Albanese, a déclaré, vendredi soir, qu'Israël n'arrêtera pas sa folie à Rafah, à moins que la Communauté internationale n'intervienne.

«Soyons clairs. Alors que la CIJ ordonne à Israël de mettre fin à son offensive à Rafah, Israël intensifie ses attaques contre cette ville. Les nouvelles que je reçois des gens qui y sont piégés sont terrifiantes», a écrit Mme Albanese dans une publication sur X.

La rapporteuse spéciale de l'ONU réclame des sanctions contre l'entité sioniste. «Soyez-en sûr : Israël n'arrêtera pas cette folie tant que NOUS n'y mettrons pas fin. Les États membres doivent imposer des sanctions, un embargo sur les armes et suspendre leurs relations diplomatiques et politiques avec Israël jusqu'à ce qu'il cesse son assaut», écrit encore Francesca Albanese. De son côté, Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré vendredi que la décision de la CIJ est «contraignante, conformément à la Charte des Nations unies et au Statut de la Cour». Dujarric a ajouté que Guterres renverrait les décisions de la CIJ concernant Ghaza au Conseil de sécurité de l'ONU.

De son côté, Janez Lenarcic, le commissaire européen chargé de la gestion des crises, a dit qu'il s'attendait à la «mise en Å“uvre complète et immédiate» des arrêts de la CIJ. Côté ONG, Balkees Jarrah, de Human Rights Watch (HRW), a estimé que l'ordonnance de la Cour «souligne la gravité de la situation à laquelle sont confrontés les Palestiniens à Ghaza», réclament, lui aussi, que «les gouvernements utilisent leur influence pour faire pression sur Israël pour qu'il applique, de toute urgence, les mesures de la Cour.»

Heba Morayef, directrice régionale d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a déclaré dans un communiqué : «Les autorités israéliennes doivent cesser complètement les opérations militaires à Rafah, car toute action militaire en cours pourrait constituer un acte sous-jacent de génocide».




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