Algérie

Après la crise de Covid-19 en 2020, le chômage s'accentue en ce début d'année



«Aujourd'hui, on ne sait plus qui aider ni décider qui est prioritaire, durant la crise de Covid-19 en 2020 et nous nous sommes basés sur l'aide envers les hôpitaux. A présent, c'est vers les pauvres que nous nous orientons.»Tels sont les propos recueillis auprès d'une des BLK (Banate el Kheïr), l'un des groupes de femmes bénévoles des plus actives à Oran.
Pour notre interlocutrice Amel, de plus en plus de familles sont dans le besoin et son groupe ne sait plus où donner de la tête tant la demande se multiplie. En 2020, la nécessité du confinement et la cessation de plusieurs activités dans le monde du travail formel et informel ont soulevé un élan de solidarité qui a sauvé plusieurs familles de la misère. Mais cet élan s'est peu à peu essoufflé, la crise ayant touché toutes les franges de la société s'étant éternisée. Conséquence : en ce début d'année, beaucoup de personnes ayant perdu leurs emplois ne trouvent plus de travail. L'on saura de source de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), à Oran, que durant la période de confinement ayant nécessité des fermetures pendant près de trois mois de toute activité nécessitant des regroupements, «plus de 100 commerçants ont dû baisser rideau, suite à leur faillite déclarée. Il s'agit, notamment, des propriétaires de salles des fêtes, des agences de voyages, des hammams et douches, mais aussi des ateliers de confection ou de maroquinerie». Même si avant l'apparition du Covid-19, l'activité d'ateliers clandestins a toujours existé à Oran, la pandémie et ses conséquences économiques ont multiplié le nombre de ces activités informelles. Ainsi, plus de 1 000 ateliers de couture situés à Coca, El Hassi et ailleurs, sans aucune condition de sécurité ou sanitaire, fonctionnent dans l'anarchie. Ils ont proliféré durant cette crise, puisque leurs propriétaires n'ont aucune difficulté à trouver de la main-d'?uvre bon marché qui ne rechigne pas aux conditions de travail, la plupart étant dans le besoin et ou ayant perdu leur travail. Autant d'emplois où la reconversion est difficile si ce n'est dans l'informel. C'est à ce niveau-là que les associations telles que les BLK sont sollicitées par des mères au foyer dont les époux ne peuvent plus faire face aux dépenses familiales. Elles demandent à être employées en tant que femmes de ménage ou gardes-malades. Là encore, il n'est pas toujours facile de caser toutes ces femmes, nous dira notre interlocutrice, même si ce n'est pas l'emploi le plus dur à trouver. «Le plus difficile, c'est de trouver un travail pour des femmes qui ont un niveau d'instruction et qui l'ont perdu. Leur entreprise a dû fermer ses portes sans pour autant les indemniser.» Souvent, ce sont des veuves ou des divorcées avec à leur charge des enfants. C'est le cas d'une femme qui était, jusqu'à l'arrivée de ce maudit virus, employée dans une entreprise qui lui permettait d'assurer la location d'un appartement qui abritait ses trois enfants en bas âge qu'elle élève seule. Après s'être retrouvée au chômage, elle a eu recours au bouche-à-oreille pour demander de l'aide. Son appel avait été entendu par cette association de bienfaisance qui lui a payé quelques mois de loyer tout en lui réunissant une petite somme d'argent en attendant des jours meilleurs. Mais cela ne dure pas, l'aide financière a ses limites. Certaines familles démunies pourront sans doute compter sur des associations sérieuses, volontaires et tenaces, comme les BLK qui viennent en aide aux familles et aux personnes dans le besoin, notamment avec des dons de vêtements, médicaments, linge de maison et parfois même l'électroménager. Il leur arrive souvent de payer des examens médicaux comme l'IRM, les scanners, les analyses, ou encore des consultations. Ces bénévoles ont d'ailleurs déjà entamé le travail de collecte d'aides pour les couffins du mois de Ramadhan. Si les années précédentes, le nombre de couffins oscillait entre 200 et 300, cette année, nous explique-t-on, au rythme où vont les choses, et au vu du constat sur le terrain, il n'est pas exclu qu'ils atteignent les 500, dans l'espoir que les donateurs se montrent généreux et motivés.
Amel Bentolba


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