Algérie

Après la condamnation de l'Iran par l'AIEA : Onde de choc au Parlement de Téhéran



Le Parlement iranien a exprimé, hier, la volonté de voir l'Iran réduire sa coopération avec l'AIEA, en représailles à l'adoption par l'Agence d'une résolution condamnant Téhéran sur son programme nucléaire controversé. Selon la télévision d'Etat, 226 députés sur 290 ont cosigné une lettre dans laquelle ils réclament du gouvernement « un plan rapide visant à réduire le niveau de coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique » (AIEA). Ce plan devra ensuite « être soumis au Parlement ». Ce vote intervient deux jours après l'adoption par l'AIEA d'une résolution qui demande notamment la « suspension » de la construction du nouveau site d'enrichissement d'uranium de Fordo (centre), dont l'existence n'a été révélée qu'en septembre. S'adressant en préambule aux députés, le président du Parlement, Ali Larijani, avait mis en garde les grandes puissances. « Le Parlement iranien avertit les Etats-Unis et les autres membres du groupe 5+1 (ndlr : les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne) qu'ils ne doivent pas s'imaginer que ce jeu dépassé va leur donner une chance de négocier », avait-il souligné.« N'obligez pas le Parlement et la nation iranienne à choisir une autre voie et à réduire sérieusement sa coopération avec l'AIEA. » La résolution, adoptée à une large majorité et fruit d'une initiative des six grandes puissances, montre que ces dernières « ne recherchent pas la négociation mais à commettre une tricherie politique », avait encore clamé M. Larijani, personnalité conservatrice influente et ancien négociateur sur le nucléaire. « Nous allons suivre attentivement vos prochaines initiatives, et nous adopterons une nouvelle approche à votre égard si vous n'abandonnez pas cette politique ridicule de la carotte et du bâton », avait-il conclu.« Une tricherie politique »Dans leur lettre, les députés ont dénoncé l'attitude de l'AIEA, accusée de pratiquer une politique de « deux poids, deux mesures ». « Les députés iraniens savent parfaitement que l'activisme politique de certaines grandes puissances comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne est derrière la résolution de l'AIEA », signalent-ils, appelant Téhéran à poursuivre son programme nucléaire « sans le moindre répit ». La veille, l'ambassadeur d'Iran à l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, avait affirmé que son pays pourrait limiter sa coopération avec l'agence aux seules dispositions du Traité de non-prolifération (TNP), dont l'Iran est signataire. « Il est possible que le Parlement (...) examine la possibilité de quitter l'AIEA », avait surenchéri Mohammad Esmaïl, vice-président de la commission de la sécurité nationale et des affaires étrangères au Parlement.Une députée, Fatimeh Alia, citée par l'agence Irna, a elle appelé l'Iran à « revoir (ses) relations avec les pays » ayant voté la résolution. L'adoption d'une résolution par l'AIEA a fait suite au rejet par l'Iran d'une offre visant à échanger son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible nucléaire (uranium enrichi à 20%) pour son réacteur de recherche médical de Téhéran. Selon cette offre, l'uranium iranien aurait été envoyé en Russie puis en France avant de revenir sous forme de combustible à Téhéran. L'Iran l'a rejetée en estimant qu'elle ne lui donnait pas suffisamment de garanties, et a demandé un échange simultané sur son territoire, ce que l'AIEA a refusé.


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