Algérie

Après l’Obamania, la Palinomania



Après l’Obamania, voici le temps de la Palinomania ! Sarah Palin, alias Saraccuda  (de Sarah et barracuda), son surnom quand elle était capitaine de l’équipe de basket au lycée, n'en finit pas de dominer la campagne présidentielle américaine. Elle énerve sérieusement le candidat démocrate Obama qui, visiblement secoué et sur la défensive, ne sait pas trop comment faire baisser la Palinomania qui enfièvre une partie de l'électorat.
Tous les derniers sondages confirment que le choix comme colistière de la gouverneure de l'Alaska par John McCain lui a fait faire un grand bond en avant dans les sondages, bien que les médias et les publicités d'Obama pointent jour après jour les petits arrangements avec la vérité que Sarah Palin répète à longueur de meetings pour embellir son image.
Elle dit avoir vendu l’avion officiel que son prédécesseur s'était fait acheter par l'État, aux enchères. Faux, l’avion a été vendu par un courtier, à perte pour le budget de l'Alaska. Le Washington Post a révélé que la gouverneure a facturé au contribuable 312 jours de frais de logement pour un montant de 16 951 dollars alors qu'elle résidait à son domicile, ainsi que 43 490 dollars de frais de voyage et de représentation pour sa nombreuse famille. Alors qu’elle se targue d’éthique. La liste est longue mais ces révélations n'écornent pas son image de «sainte», pas même ses accointances avec une église sulfureuse. Les électrices de l’Amérique profonde ne retiennent d’elle que l’image de super maman, ex-reine de beauté, sportive acharnée, tueuse de caribous et femme de pouvoir toujours impeccablement vêtue, et sourire aux lèvres.
Le fait que le débat se concentre sur sa biographie et sa personnalité joue à fond sachant qu'il aurait fort peu de chances de l'emporter si l'élection devait se jouer sur les problèmes du pays, et les programmes politiques.
McCain lui-même procède de la même manière en tablant sur sa personnalité et son tempérament comme arguments électoraux, invoquant à tout bout de champ son passé de héros de guerre (Vietnam) et de politicien iconoclaste. Obama se démène pour ramener l'attention et le débat sur l'économie, l'éducation, la santé, le chômage, sans succès pour le moment.
Ce qui lui a fait commettre une erreur la semaine dernière, quand il a lancé au cours d'un meeting électoral qu'«on a beau mettre du rouge à lèvres sur un cochon, ça reste un cochon» ! Cette allusion transparente à Sarah Palin, qui se présente elle-même en plaisantant comme «un pitbull qui met du rouge à lèvres», a été aussitôt dénoncée par la campagne McCain comme une nouvelle preuve de sexisme. C’est aussi ça la campagne électorale aux États-Unis.


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