Après l?islamisme, le hooliganisme ?

La violence se développe de façon inquiétante parmi la jeunesse. Lundi, après le match USMA-CRB, de jeunes supporters ont agressé les femmes, et uniquement les femmes, conduisant les voitures, s?acharnant notamment sur les vitres et les pare-brise. Ce phénomène est constaté depuis environ deux ans. A chaque fin de match, la violence se déchaîne hors des stades de façon incompréhensible et sans aucune raison. Que se passe-t-il dans le cerveau des jeunes Algériens ? Ils ne sont pourtant pas plus mal lotis que les Marocains et les Tunisiens qui, eux, n?ont pas ce genre de comportement. Certes, on peut comprendre la malvie, mais pas des débordements de cette nature, surtout quand ils ciblent les femmes. La dérive de la jeunesse algérienne a commencé en fait avec l?apparition de l?islamisme. Les prédicateurs de celui-ci ont jeté leur dévolu sur nos jeunes sur lesquels ils ont effectué un travail en profondeur pour en faire des monstres qui assassinent froidement des femmes et des enfants et qui, jusqu?à ce jour, n?ont exprimé aucun remords malgré la politique de clémence et de la main tendue du pouvoir. Il est vrai aussi que ce pouvoir a encouragé la montée de l?intégrisme en offrant entre autres à un chef des frères musulmans, comme Mohamed El Ghazali, la télévision où il profitait pour prêcher l?intolérance et aller jusqu?à attaquer les intellectuels algériens. Aujourd?hui encore, une sorte de laxisme est observée à l?égard de nos hooligans. Les citoyens ont remarqué l?absence des services de sécurité sur les parcours empruntés traditionnellement par les supporters à chaque fin de match. Pourtant, ces mêmes services savent se déployer avec une rare célérité et une rare efficacité pour peu qu?ils entendent parler d?un quelconque rassemblement à caractère politique, même en milieu fermé. Ainsi, la rue est abandonnée à des voyous. Cette absence de l?Etat ne peut que susciter des inquiétudes. Le terrorisme ayant nettement diminué, les forces de l?ordre peuvent bien accomplir la mission principale qui leur est dévolue, c?est-à-dire la protection du citoyen ainsi que celle de ses biens, sinon si la situation empirait, celui-ci serait tenté de se faire justice soi-même. D?où la nécessité de s?attaquer en urgence au mal si l?on ne veut pas que l?anarchie s?installe dans nos villes.