Algérie

Après l'hibernation, le positionnement



En hibernation quasi forcée depuis de longs mois déjà, la scène politique connaît un début de frémissement. La révision annoncée de la Constitution et l'imminence des élections législatives remettent en selle les partis politiques qui ont de tout temps gravité autour des centres de décision.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Après des mois d'inertie quasi-totale, les partis politiques sortent peu à peu de leur silence. Ils se repositionnent peu à peu sur l'échiquier pour ne pas rester en marge d'un processus qui pourrait les laisser en rade. Pour certains partis, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une question de survie. C'est le cas du FLN et du RND, tombés en disgrâce depuis le début du mouvement populaire. Véritables appareils au service du pouvoir pendant des décennies, ils se retrouvent aujourd'hui à livrer une bataille à laquelle ils n'étaient certainement pas préparés : celle de résister à un courant de changement qui menace de les emporter.
Au RND, les choses semblent avoir été reprises en main par le secrétaire général intérimaire. Le parti prépare son congrès électif sans faire trop de vagues. D'ici le 20 mars, le parti aura à sa tête un secrétaire général élu et non plébiscité et pourrait changer d'appellation. Les choses semblent moins évidentes au FLN. Le parti, jusque-là toujours majoritaire au sein de l'APN, vit une situation inédite. Il est réduit, dans ses communiqués, à rappeler qu'il «continue de jouer son rôle avec beaucoup de sérieux et de responsabilité».
Réunissant, mercredi dernier, son bureau politique, le parti rappelait à ses militants la nécessité de maintenir un minimum de cohésion afin de préparer la prochaine réunion du comité central, prélude à la mise en place de la commission devant préparer la tenue du prochain congrès.
En réalité, le FLN doute quant à son avenir. Sera-t-il invité à la présidence dans le cadre des entrevues qu'initie le président de la République ' Gardera-t-il son statut de parti majoritaire à l'occasion des prochaine législatives ' Des questionnements qui n'empêchent certainement pas les leaders des partis islamistes de dormir. La question est toute tranchée : le MSP, le mouvement El Islah, Ennahda ou encore le FJD de Abdallah Djaballah n'ont laissé planer aucun doute sur leurs intentions de prendre part au dialogue annoncé et de faire des propositions pour la révision de la Constitution.
Ce samedi, les responsables d'El Islah et d'Ennahda étaient tous deux sur le terrain, animant des rencontres de proximité au cours desquelles ils ont apporté leur soutien aux réformes promises.
Du côté du courant démocrate, les positions sont également bien tranchées. Le RCD et le FFS, qui ont, depuis plus d'une année, gelé leurs activités au sein de l'APN, sont présents dans la rue, aux côtés des manifestants ou devant les tribunaux pour soutenir les détenus d'opinion. Il en est de même pour le Parti des travailleurs. Ils se positionnent hors agenda officiel, ne se sentant en rien concernés par ce dernier.
N. I.


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