Algérie

Après l'exécution d'un otage



Après l'exécution d'un otage
Les avions de combat français ont mené avant-hier des raids contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak après la décapitation d'un otage, alors que les Etats-Unis et leurs alliés arabes ont ciblé en Syrie des raffineries contrôlées par les djihadistes.L'extension des opérations s'inscrit dans la guerre lancée par la coalition dirigée par les Etats-Unis pour démanteler, selon le président Barack Obama, le réseau de la mort de l'EI, responsable d'atrocités dans les régions qu'il contrôle en Irak et en Syrie.Les Rafale français ont mené pour la deuxième fois des frappes depuis que la France a rejoint le 19 septembre la campagne aérienne américaine en Irak, a annoncé le gouvernement.Ces raids sont survenus au lendemain de la diffusion par le groupe Jund al-Khilafa, lié à l'EI, d'une vidéo montrant la décapitation du Français Hervé Gourdel, un guide de haute montagne de 55 ans enlevé dimanche en Algérie.Le président François Hollande a exprimé sa détermination à combattre l'EI après ce crime odieux. Il devait présider une réunion de crise à Paris après l'assassinat du Français qui a soulevé l'indignation en France et dans le monde.Le gouvernement algérien a mobilisé 3.000 militaires pour tenter de retrouver le corps de l'otage et de neutraliser les assassins.La mise en scène de la décapitation de l'otage français est similaire à celle récemment utilisée par l'EI pour l'exécution de deux journalistes américains et d'un humanitaire britannique enlevés en Syrie. 129 djihadistes étrangers tués Accusé de nettoyage ethnique et de crimes contre l'Humanité, ce groupe extrémiste sunnite fort de dizaines de milliers d'hommes est responsable de multiples exactions -viols, rapts, exécutions, crucifixions- qui ont poussé des centaines de milliers de personnes à la fuite en Irak et en Syrie. Pour la première fois depuis le début des frappes de la coalition en Syrie mardi, des avions de combat des Etats-Unis, d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis ont frappé dans l'Est syrien 12 raffineries contrôlées par l'EI dans la province de Deir Ezzor (est), a annoncé le Pentagone.Ces installations pétrolières produisent entre 300 et 500 barils de pétrole par jour et apportent environ deux millions de dollars par jour en revenus à l'organisation extrémiste, selon les estimations du Pentagone.L'objectif de la coalition est ainsi d'assécher la source principale de financement des djihadistes, qui vendent le pétrole en contrebande à des intermédiaires des pays voisins.Selon une ONG syrienne, près de 130 djihadistes étrangers et 12 autres syriens ont été tués depuis mardi dans les frappes -84 de l'EI et 57 du Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda)- dans des régions du nord et de l'est syrien qui échappent au contrôle du régime. Les étrangers tués étaient originaires de pays européens et arabes, mais aussi de Turquie et de Tchétchénie.Les frappes ont par ailleurs tué 13 civils syriens, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).Alors que les pays occidentaux craignent de voir les djihadistes revenir sur leur territoire pour organiser des attentats, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi une résolution imposant aux Etats, sous peine de sanctions, d'empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans des groupes extrémistes. Combats en Syrie et en Irak Selon les renseignements américains, plus de 15 000 combattants étrangers venus de plus de 80 pays ont rejoint ces groupes en Irak et en Syrie ces dernières années.Le seul langage que des tueurs comme ceux-là (de l'EI) comprennent est celui de la force, a lancé M. Obama devant l'Assemblée générale de l'ONU, appelant le monde à se joindre au combat pour détruire l'EI. Outre l'Arabie saoudite et les Emirats, Bahreïn, le Qatar et la Jordanie participent aux frappes en Syrie. Les Pays-Bas ont annoncé qu'ils mettraient six avions de combats F-16 et un maximum de 250 militaires à disposition de la coalition, alors que la Belgique va engager six F-16 pour un déploiement initial d'un mois.La Turquie, pour sa part, a dit qu'elle pourrait fournir un soutien militaire ou logistique, alors que le Parlement britannique s'apprête à voter largement en faveur d'une participation aux raids en Irak.Sur le terrain, les forces irakiennes continuent de combattre les djihadistes sur plusieurs fronts, notamment dans la province occidentale d'Al-Anbar.En Syrie, ravagée par une guerre civile depuis plus de trois ans et demi, les djihadistes encerclaient toujours la ville d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), à la frontière turque, qu'ils tentent de prendre après s'être emparés de plus de 60 villages dans cette région du nord syrien. Des personnalités musulmanes condamnent l'Etat islamiqueDes personnalités musulmanes de France signent une tribune dans les quotidiens "Le Figaro" et "Libération" d'hier proclamant leur solidarité avec les victimes de l'organisation Etat islamique (EI). Elles affirment en réponse aux menaces djihadistes: "Nous sommes aussi de 'sales Français'". "Nous, Français de France et de confession musulmane, tenons à exprimer avec force notre totale solidarité avec toutes les victimes de cette horde de barbares, soldats perdus d'un prétendu Etat islamique, et dénonçons avec la dernière énergie toutes les exactions commises au nom d'une idéologie meurtrière qui se cache derrière la religion islamique en confisquant son vocabulaire", écrivent-ils dans ce texte repris également en une par le journal "Libération"."Personne ne peut s'arroger le droit de s'exprimer en notre nom, et, pour mieux attester de notre solidarité dans les circonstances dramatiques actuelles, nous revendiquons l'honneur de dire que 'nous sommes aussi de sales Français'". EI avait lancé lundi un appel aux musulmans à tuer les "incroyants" et "en particulier les méchants et sales Français", deux jours avant que l'otage français Hervé Gourdel ne soit décapité en Algérie par un groupe djihadiste. Parmi les signataires de la tribune figurent le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, le directeur de la publication de l'hebdomadaire "Jeune Afrique", Marwane Ben Yahmed, et la sénatrice socialiste Bariza Khiari.




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