Le mauvais souvenir de l'année dernière encore en mémoire, les Européens
craignent que l'éruption du volcan islandais Grimsvötn
ait des conséquences lourdes sur le transport aérien cette année.
L'an dernier, les nuages formés par les cendres du volcan Eyjafjöll avaient provoqué la plus grande fermeture
d'espace aérien décrétée en Europe en temps de paix, avec plus de 100.000 vols
annulés, plus de huit millions de passagers bloqués sur un mois et fait perdre
au secteur 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Chose que redoutent
actuellement les compagnies aériennes européennes qui suivent avec attention
l'évolution de la situation. L'alerte est donnée en Europe, mais les premières
estimations des experts ne sont pas pour le moment alarmistes, estimant que le
nuage dû à cette éruption ne devrait pas entraîner de fermeture même partielle
de l'espace aérien européen dans l'immédiat, même si ce dernier pourrait être
«affecté» par les cendres, ont annoncé hier les autorités européennes. «Aucune
fermeture de l'espace aérien n'est attendue aujourd'hui et demain (lundi et
mardi), à l'exception de l'espace aérien et des aéroports islandais», a indiqué
l'organisation européenne de la sécurité aérienne Eurocontrol
dans un avis publié sur son site Internet. Selon ce qui a été rapporté par
l'AFP, pour l'heure, le panache de fumée sortant du volcan a atteint une
altitude évaluée de 8 à 12 km
de hauteur. Comme déjà indiqué dimanche, «le nuage de cendres devrait atteindre
le nord de l'Ecosse mardi» et «si les émissions volcaniques se poursuivent avec
la même intensité, le nuage pourrait atteindre l'ouest de l'espace aérien
français et le nord de l'Espagne jeudi», a précisé l'organisation. Hier, l'Islande
a partiellement rouvert son espace aérien fermé depuis dimanche, mais le
principal aéroport de l'île, la plateforme internationale desservant la
capitale Reykjavik, demeurait fermé, selon les autorités. «Il est maintenant
possible de se poser en Islande», a déclaré à l'AFP une porte-parole des
autorités aéroportuaires islandaises (Isavia), Hjordis Gudmundsdottir, soulignant
que l'aéroport international de Reykjavik-Keflavik
resterait encore fermé quelques heures. «Nous pensons qu'il rouvrira ce soir, mais
je ne peux vous dire quand», a-t-elle dit. En attendant, les aéroports
internationaux de bien moindre importance à Akureyri
et Egilsstathir ont été rouverts, a indiqué Mme Gudmundsdottir. Le site Internet de Keflavik indiquait des
vols prévus au départ à partir de 16h00 GMT et des vols à l'arrivée en
provenance de différentes villes européennes à partir de 19h00 GMT. «Nous
n'avons aucune raison de penser que les départs ni les arrivées programmés à
l'aéroport de Keflavik ne se dérouleront pas comme prévu», a déclaré à l'AFP un
porte-parole de la compagnie aérienne IcelandAir, Gudjon Arngrimsson. «Les
conditions actuelles à Keflavik ne nous interdisent pas de voler», a-t-il
insisté. La plupart des compagnies aériennes attendaient cependant la
réouverture effective de Keflavik avant de reprendre leurs vols vers l'Islande
afin d'éviter des problèmes logistiques de transport entre les aéroports, selon
Isavia. Cependant, le risque n'est pas totalement
écarté. «Il y a un risque que des cendres atteignent certaines zones de
l'Europe du nord dans les prochaines 48 heures», a indiqué Eurocontrol.
La Commission européenne, qui
a organisé dans la matinée une réunion de coordination sur le sujet avec Eurocontrol et les compagnies aériennes, a indiqué pour sa
part qu'»il y a à l'heure actuelle la possibilité que les cendres volcaniques
affectent l'espace aérien européen, éventuellement lundi et mardi, en
commençant par les zones du nord-ouest (de l'Europe), comme le Royaume-Uni et
l'Irlande». Le fait que des cendres soient décelées dans une zone ne signifie
pas forcément la fermeture de l'espace aérien local. «Au-delà, il est très
difficile de faire des prévisions sur les autres zones de l'UE» pouvant être
affectées, a précisé la porte-parole de la Commission chargée du
dossier, Helen Kearns. «Nous
avons affaire à une situation météorologique qui change» et la nature des
cendres, leur densité notamment, est différente de l'an dernier, a-t-elle fait
valoir, laissant entendre que si des fermetures d'espace aérien devaient être
décidées, elles devraient rester circonscrites. Dans le même temps, la porte-parole a reconnu qu'aucun plan paneuropéen de
secours n'existait encore en cas d'annulations de vols pour permettre aux
passagers bloqués d'être acheminés par train vers leurs destinations. L'éruption
du Grimsvötn a provoqué la fermeture de l'espace
aérien de l'Islande dimanche et le panache de fumée a fait ressurgir le spectre
de l'Eyjafjöll qui a paralysé le ciel européen en
avril 2010. Le volcan islandais Grimsvötn continuait
hier de cracher un lourd nuage de cendres, et, même si son activité a diminué, l'Europe
de l'Ouest craint de premières retombées dans les jours qui viennent. « Les
spécialistes prédisent que la cendre peut se diriger vers l'Europe plus tard
dans la semaine, mais ce n'est qu'une possibilité, ce n'est pas garanti», a
déclaré à l'AFP le géophysicien Einar Kjartansson, de l'Institut météorologique islandais. Selon
le météorologue Peitur Arason,
«les vents de basse altitude (...) soufflent fort en direction de la Grande-Bretagne, mais,
à plus haute altitude, ils soufflent vers le nord-ouest». Il estime que les
cendres qui constituent «la moitié inférieure» du panache pourraient bien avoir
un impact sur le trafic aérien en Europe dans les jours qui viennent. Le secrétaire
d'Etat français aux Transports, Thierry Mariani, assure
que «le jour où l'Europe sera touchée, il y aura des vols annulés». Les Bourses
européennes ont réagi avec inquiétude à l'éruption du Grimsvötn,
craignant une répétition du scénario catastrophe de l'an denier.
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Posté Le : 24/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com