Algérie

Après l'enlèvement d'Abou anas al-Libi par les Américains Tension entre Tripoli et Washington



Après l'enlèvement d'Abou anas al-Libi par les Américains Tension entre Tripoli et Washington
Bras de fer entre Tripoli et Washington ! La Libye a exigé la remise immédiate d'Abou Anas al-Libi, un membre présumé d'Al-Qaïda enlevé samedi dernier par les forces spéciales américaines puis transféré vers une destination inconnue, en attendant de le traduire devant la justice aux états-Unis.Mardi soir, le président américain Barack Obama a justifié implicitement l'action de ses forces spéciales, celles-là mêmes qui avaient kidnappé le père d'Al-Qaïda, Ben Laden, du Pakistan pour l'assassiner et le jeter en pâture aux poissons dans la mer d'Arabie : Abou Anas al-Libi est responsable de "centaines" de morts. L'opération, rappelle-t-on, fut menée dans le plus grand secret au c'ur de la capitale libyenne Tripoli. "Les états-Unis continueront à s'en prendre aux extrémistes", a également averti le président américain laissant présager que ces opérations de type piraterie se poursuivront quoi qu'il arrive et quoi qu'en pensent les régimes et opinions de leurs théâtres. Une déclaration sans appel qui n'a pas plu à Tripoli où le rapt d'Abou Anas a suscité des manifestations anti-américaines et le courroux de ses autorités. Mardi soir, le Congrès général national libyen, la plus haute autorité politique du pays, s'était réuni en urgence pour frapper sur la table. Le ton est extrêmement ferme avec Washington. Tripoli exige la remise "immédiate" de son ressortissant, fût-il responsable d'Al-Qaïda, comme l'en accusent les responsables américains. Dans un communiqué, le porte-parole du Congrès ajoute que l'opération américaine, sur son sol, est une "violation flagrante de la souveraineté nationale". Lors de leur raid, les forces spéciales américaines sont venues directement au domicile d'Abou Anas pour le cueillir, l'homme rentrait de la mosquée, et le transférer ensuite, en toute discrétion, sur un navire militaire qui patrouillait dans la région où il serait depuis interrogé. Abou Anas al-Libi est accusé par le Pentagone et le Département d'état d'avoir organisé, pour le compte d'Al-Qaïda, des attentats en 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Le FBI avait alors offert 5 millions de dollars pour toute information permettant sa capture. à vrai dire, ce n'est pas la première fois que Washington agit comme chez lui en Libye. Obama a déployé, à de nombreuses reprises depuis la chute du régime de Kadhafi des incursions, des avions militaires américains volent régulièrement sous le ciel libyen, notamment ses drones, en vue de localiser de supposés sites hébergeant des groupes d'Al-Qaïda. Le pouvoir libyen "légitime" a beau ruer dans les brancards, accuser les états-Unis de violer son espace aérien, Obama n'en a cure. Aux yeux de Washington dont un ambassadeur a été assassiné à Benghazi par des islamistes, les autorités libyennes ont "pactisé" avec Al-Qaïda ! En fait, ce gouvernement qui a succédé au précédent dit de transition s'est rapidement révélé n'être qu'une auberge espagnole où se conjuguent allégeances et rivalités locales et tribales, sur fond d'islamisme. Même la nouvelle constitution a été rédigée sous ce prisme. Avec la reprise des exportations de pétrole, les questions sécuritaires se sont exacerbées, chaque clan voulant agrandir ses parts. Au point où affrontements tribaux, règlements de comptes entre milices, enlèvements et assassinats de responsables sont devenus monnaie courante. Un chaos qui a permis aux activistes islamistes de toutes chapelles de sortir des sables. Le sud de la Libye est ainsi vite devenu l'antre de substitution pour les djihadistes chassés du Nord-Mali par la France. Les actions des islamistes se sont multipliées ces derniers mois, visant même les populations qui dérogent, selon eux, à la Loi de Dieu. Les milices islamistes ont fleuri avec des combattants super équipés grâce aux arsenaux de Kadhafi et aguerris, dont certains qui avaient fait leurs premières armes dans les maquis d'Irak et d'Afghanistan dans les années 2000, ont rejoint les rangs de l'insurrection anti-Kadhafi dès les premiers jours de février 2011. Selon des analystes, la réaction virulente de Tripoli s'expliquerait par le fait Congrès général national libyen doit sa stabilité à une "certaine collaboration" avec les milices islamistes qui ont contribué à la fin du régime Kadhafi ! Vrai ou faux, toujours est-il qu'aujourd'hui, ce sont les civils eux-mêmes qui se mobilisent pour s'opposer à ces milices islamistes dont la dissolution est réclamée depuis 21 septembre 2012, date à laquelle les habitants de Benghazi ont attaqué les casernes de trois d'entre elles. Mais dont le gouvernement a été incapable de neutraliser.
Encore aurait-il fallu qu'il construise un état ' Et voilà pourquoi le pire scénario pour la souveraineté de la nouvelle Libye s'est déroulé cette semaine avec la décision des états-Unis de procéder, comme au Yémen ou au Pakistan, à un enlèvement ciblé en Libye. Demain des drones pourraient également procéder à "des exécutions extrajudiciaires" de présumés terroristes.
D. B
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