Algérie

Après l’attaque de Bouira



Quel impact sur les entreprises étrangères ? L’attaque terroriste, vendredi à Bouira, contre un convoi de la gendarmerie escortant des techniciens étrangers qui travaillaient pour la société Ghazal, partenaire de l’entreprise des frères Haddad, a eu un retentissement médiatique considérable. En particulier de la part des médias français, télévi-sions, radios et agences de presse qui ont donné à cette attaque une dimension qu’elle ne mérite pas. Cela se comprend, car il s’agit de ressortissants français. Ce qui permet aussi et malheureusement au GSPC de tirer les marrons du feu qui occultent du coup ses dissensions internes, liées à la guerre de succession. Mais la question qui se pose est de savoir si ces attentats ciblant des ressortissants étrangers vont, dans un proche avenir, pousser les partenaires de l’Algérie à renoncer à leurs engagements dans notre pays? Il est certes prématuré de répondre à une telle interrogation. Il reste que les propos du porte-parole de la société française de BTP, Razel, constituent une gifle au GSPC. «Cet attentat ne remettra pas en question notre présence en Algérie», a-t-il déclaré. La position de ce responsable français devrait être la même chez les autres nombreux partenaires dont les intérêts sont aujourd’hui trop importants pour renoncer à des investissements qui se chiffrent en milliards de dollars. Dans les années quatre-vingt-dix, le GIA, en s’en prenant aux étrangers, avait réussi à isoler notre pays devenu destination à haut risque. Mais c’était l’époque où les terroristes étaient présentés avec la bénédiction des partisans du «qui tue qui», comme des moudjahidin, spoliés d’une victoire électorale. Mais, aujourd’hui, la donne a radicalement changé; le 11 septembre 2001 étant passé par-là. Aujourd’hui, le monde pose un autre regard sur l’Algérie qui est perçue comme une tête de pont universelle dans le combat contre le terrorisme qui menace le monde. Cette position lui permet par conséquent de jouir d’une solidarité internationale sans faille comme l’ont montré les réactions internationales qui ont suivi les deux attentats de Dellys et Batna. Cette solidarité ne peut que se traduire logiquement par un raffermissement des liens économiques. D’autant que notre pays, en dépit des soubresauts terroristes, comme celui de Bouira, offre des avantages faramineux aux sociétés étrangères qui ne pourraient par conséquent renoncer à ce qui est considéré comme une véritable assiette au beurre. Les entreprises étrangères ne manqueront pas, dans les jours à venir, de renforcer les dispositifs de sécurité en faveur de leurs personnels, histoire de prévenir toute action des groupes armés. C’est déjà le cas de la France qui a décidé «d’activer les mécanismes de consultation avec les entreprises françaises et les voyagistes français pour attirer leur attention sur les mesures déjà prises et leur demander de prendre des mesures de précaution appropriées». C’est ce qu’a déclaré le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères en ajoutant: «Nous sommes également en concertation avec nos partenaires européens et les pays concernés.» C’est dire que l’appel de Zawahiri pour terroriser les étrangers et les dissuader de venir chez nous est un bide.


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