Jamais une action terroriste ciblant des touristes n'aura créé autant de panique sur le marché du tourisme international. En Algérie, la majorité des quelques touristes ayant déjà effectué des réservations ont annulé ou reporté leur séjour. C'est le cas du couple François M. et sa compagne Marie-Thérèse de Lorient, en France. Ils étaient attendus à l'aéroport de Constantine, aujourd'hui, pour l'entame d'un séjour de découverte de 8 jours à l'est du pays. Habitués de l'Algérie, c'est leur deuxième voyage en l'espace de 5 ans.Ils ont fini par renoncer, jeudi dernier, à leur déplacement sous la pression des proches, mais aussi des médias. Une peur compréhensible dans une conjoncture marquée par aussi bien la triste réalité du terrain que par les appels à la vigilance lancés par le Quai d'Orsay et qui commencent à faire plus de mal que l'acte terroriste en lui-même, selon plusieurs observateurs.En effet, en dehors de l'Algérie, cette fois-ci, l'onde de choc s'est vite propagée dans toute la région et ailleurs. Du coup, c'est un véritable cri de détresse qui a été lancé, jeudi dernier, par les agents de voyages français à travers le président du Snav, J.-P. Mas, qui s'exprimait lors d'une rencontre tenue en marge du Salon Top Resa qui se tient à Paris. Il y a panique sur les marchés et des annulations, ainsi que des reports enregistrés pour la Tunisie, le Maroc, voire la Turquie.Mêmes appréhensions chez les tours-opérateurs français qui sont les grands pourvoyeurs en touristes de la région sud de la Méditerranée. Le président du Ceto, R.-M. Chikli, lors de la même rencontre, a soulevé ce qu'il avait qualifié de confusion dans la publication des conseils de vigilance, les fameux travel warnings. Ne pas faire de différence entre les expatriés, les touristes en voyage organisé et les voyageurs en solitaire n'est pas pour améliorer les choses selon la profession, qui voit la liste des pays concernés par ces conseils de vigilance s'allonger de jour en jour.En effet, d'une trentaine incluant les pays du Maghreb dimanche dernier, le listing est passé à 41 pays, jeudi. Désormais, des destinations comme Oman, la Malaisie, l'Indonésie, la Tanzanie, pour ne citer que ces derniers, sont elles aussi concernées.Face à ces remarques de la profession, le Quai d'Orsay tente de s'en défendre. Didier le Bret, directeur du centre des crises au MAE français, lors de la même rencontre à Top Resa, a essayé de minimiser les craintes en précisant que "les avis du Quai d'Orsay ne sont pas des interdictions de voyager". Toujours, selon M. Le Bret, "il n'y a pas d'interdiction de se rendre dans ces pays. Nos compatriotes doivent continuer d'aller en Algérie, en Tunisie, au Maroc et en Egypte". Au milieu de cette effervescence, à Alger, c'est le silence, comme si la communication était un luxe, et non un des quatre fondements du marketing politique, et comme si l'image de la destination était un souci mineur. Institutions et professionnels donnent l'impression de se terrer en attendant que la tempête passe. Pourtant, les dommages du drame de Tikjda ont déjà atteint... la porte sublime !
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Posté Le : 27/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kezzar Mourad
Source : www.liberte-algerie.com