Après l'Algérie, l'EgypteAl-Jazeera victime de son propre piège

Tout comme pour le printemps arabe qui a pris forme sur les écrans d'Al-Jazeera News, le groupe qatari semble entretenir la flamme, en soufflant sur le brasier des peuples maghrébins et arabes, cette fois-ci, par le biais de son canal sportif, en usant carrément de chantage politique. Un faux-pas de trop, puisque après l'Algérie, c'est l'Egypte qui réplique en diffusant le match de sa sélection nationale face au Ghana, sans autorisation préalable.Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir)
La fin d'un monopole sur la retransmission du sport roi sonne en Afrique pour Al-Jazeera.
C'est que, cette fois-ci, le groupe qatari a carrément tenté de jeter l'huile sur le feu, en voulant priver le peuple algérien puis celui égyptien de suivre deux rencontres décisives de leurs sélections nationales respectives, en vue d'une qualification à la Coupe du monde.
Si l'Algérie n'a pas manqué de réagir à un chantage flagrant, en diffusant le match opposant son équipe nationale à celle du Burkina Faso par signal hertzien (terrestre), samedi passé, la réplique de l'Egypte fut, mardi dernier, plus audacieuse, en piratant la rencontre face au Ghana sur satellite.
Une réponse on ne peut plus claire, pour une chaîne TV qui tend à prendre en otage tout un continent, en détenant l'exclusivité de retransmission de toutes les rencontres sportives capitales pour les différentes nations africaines. Dès lors que l'argent devient la règle générale dans un milieu sportif pourtant empreint à la base de moralité, il fallait s'attendre à ce que l'on en arrive à cette situation.
Surtout que le groupe qatari a poussé le bouchon plus loin, en exigeant d'abord une somme astronomique pour le droit de retransmission des deux matchs en question, mais aussi l'ouverture d'un bureau d'Al-Jazeera à Alger et au Caire.
Un chantage politique, loin de toute logique sportive, puisque l'éthique et la déontologie ne semblent pas faire partie des règles de la chaîne qatarie qui s'appuie sur l'information orientée.
L'Union africaine de radiodiffusion (UAR) a été la première à réagir en abordant la question lors de sa dernière assemblée générale.
Pour rappel, l'UAR, qui trouve injuste qu'une seule chaîne TV soit détentrice du droit de retransmission, par la «force» de l'argent et des combines, a installé un groupe de travail chargé d'élaborer des propositions à soumettre aux chefs d'Etat lors du prochain Sommet africain.
Selon des sources proches de cette organisation africaine, le ton a été donné lors de cette même assemblée générale.
L'Algérie et l'Egypte ne sont pas les seuls pays à avoir décidé de réagir de la sorte face aux pratiques d'Al Jazeera jugées par beaucoup de «mafieuses», puisque d'autres nations membres de l'UAR comptent faire de même à l'avenir, pour mettre la chaîne qatarie devant le fait accompli et engager un débat sur la question des droits de retransmission des matchs en Afrique et mettre en place des règles, comme cela se fait en Europe et partout dans le monde.