Algérie

Après l'Aïd, les prix des produits agricoles plongent sur les marchés de gros



Après l'Aïd, les prix des produits agricoles plongent sur les marchés de gros
les prix ont plongé sur les marchés de gros après l'Aïd (dr)Après une légère embellie durant la semaine de l'Aïd El-Adha, célébré le 17 octobre, les prix des produits agricoles ont de nouveau plongé sur les marchés de gros, retrouvant leur niveau du mois de septembre. Les produits de large consommation, pomme de terre, oignons et tomates notamment, sont à des seuils extrêmement bas, ramenant la marge des fellahs à un niveau jamais connu à cette période de l'année, traditionnellement considérée comme une période creuse.
A cause d'une rupture dans la cueillette et de la fermeture de la plupart des marchés de gros, l'approvisionnement en produits agricoles avait été perturbé, poussant les prix vers le haut durant la semaine de l'Aïd. Mais la variation des prix concernait uniquement les commerçants, qui ont tiré profit des stocks disponibles chez eux. Les produits frais, comme les haricots verts, la salade verte, la tomate, ont subi une hausse sensible, atteignant les 80 dinars pour les deux premiers, alors que la tomate franchissait pour la première fois le cap des 50 dinars.
Mais dès le week-end après l'Aïd, les prix replongeaient. Un commerçant s'étant approvisionné auprès des fellahs à Mostaganem a acheté les haricots verts à 50 dinars, les choux fleurs à 25 dinars et la tomate à 20 dinars. Celle-ci a ainsi perdu la moitié de son prix en trois jours. Quant à la courgette, qui a culminé à près de 150 dinars le jour de l'Aïd chez les détaillants, elle était de nouveau à 25 dinars chez les grossistes dimanche dernier. « Pour la courgette, cette évolution est normale », nous dit un commerçant. C'est un produit qui connait deux journée de gloire par an, le premier jour du Ramadhan, et le jour de l'Aïd El-Adha ».
Circuits commerciaux fragiles
La hausse des prix enregistrée pendant l'Aïd est donc le résultat d'un dysfonctionnement temporaire des circuits commerciaux. Elle n'a touché que les produits difficiles à stocker. Quant aux produits phare pour le consommateur algérien, ils sont restés stables, à un niveau historiquement bas. Pour la pomme de terre et l'oignon, «ça devient inquiétant », selon un commerçant. La pomme de terre n'arrive pas à atteindre les vingt dinars sur les marchés de gros et auprès des propriétaires de chambres froides. Dimanche 20 octobre, on pouvait acheter de la pomme de terre en excellent état à 16-17 dinars au marché de Bougara, dans la wilaya de Blida, à Chlef et à Mostaganem, selon un commerçant.
Quant à l'oignon, il ne trouve plus preneur. A la veille de l'Aïd, ce même commerçant affirmé l'avoir acheté à Tissemsilt pour six dinars le kilo. Les fellahs qui l'avaient stocké, espérant une amélioration des prix, l'ont rappelé le lendemain de l'Aïd pour lui proposer le même produit au même prix de six dinars.
Un autre habitué des marchés de gros note une augmentation des prix à mesure qu'on va d'ouest vers l'est. Les prix les plus bas sont actuellement enregistrés dans les wilayas de Mostaganem, Relizane et Mascara, jusqu'à Tiaret et Tissemsilt, dit-il. Ils sont les plus élevés vers l'est, notamment au célèbre marché de Chelghoum Laïd, qui a acquis une place très importante.
Surproduction
Par ailleurs, cette évolution des prix de deux produits phare, la pomme de terre et l'oignon, est visiblement le résultat d'une surproduction que le marché n'arrive pas à absorber. Faut-il exporter pour alléger le marché, et favoriser une stabilisation des prix à un niveau raisonnable, profitable aux fellahs ' Le gouvernement ne le fait pas. Pour trois raisons. Il y a d'abord l'absence de circuits commerciaux opérationnels, qui empêchent d'organiser des opérations d'exportation, inhabituelles pour l'Algérie, même si le pays vend traditionnellement quelques produits, comme l'échalote. La seconde raison est liée à des questions de politique interne. Le gouvernement préfère gérer une abondance de produits, quitte à ruiner les fellahs, plutôt que de risquer une pénurie et une hausse des prix. C'est encore plus évident en cette période de préparation de l'élection présidentielle de 2014. Enfin, les circuits commerciaux internes sont tellement fragiles que le moindre frémissement risque de les déstabiliser. On a vu le produit de la courgette être multiplié par cinq en quelques jours. Mais c'est un produit marginal. Une telle évolution du prix de la pomme de terre risque de déboucher sur des émeutes.


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