Après In Amenas, les accusations. On les lit dans la presse, les journaux, chez certains. On les sent aussi. L'un dit ce n'est pas la faute de mes gendarmes qui gardent la frontière. Cela induit en erreur le pauvre Daho Ould Kablia qui reprend la formule et affirme que les terroristes sont venus à l'Algérie de l'Intérieur de l'Algérie. Info démentie par la suite par tous, par images, par passeports et par ADN. Un ami a dit: «Daho a été Zerhounisé (rappelez-vous de sa théorie de «Massinissa est un voyou» qui a fait exploser le pays)».
Puis d'autres ripostes: les terroristes sont venus d'ailleurs, de dehors. Cela veut dire que certains n'ont pas fait leur travail de gardiens du tracé et des portes. Puis, quelques jours après, un rapport de la DGSN, selon le journal électronique TSA, qui explique que l'alerte avait été donnée des jours auparavant. Cela veut dire que les policiers avaient fait leur boulot. Contrairement à certains donc. Chacun essayant d'expliquer que ce n'est pas lui, c'est l'autre. A la fin, cela donne un énorme embouteillage dans la zone industrielle d'Arzew où on a fini par interdire l'accès aux travailleurs tout simplement. Solution éradicatrice à l'algérienne : les Djihadistes sont des hommes, les hommes sont les travailleurs, j'interdis l'entrée à toute l'espèce humaine. Sauf qu'avec le but du risque zéro, on a zéro activité aussi dans ces poumons du pays. De quoi rire de cette tendance nationale à résoudre un problème par deux problèmes ou deux cents. Pour ne pas avoir d'attentats, il ne faut pas avoir de pétrole ou ne pas avoir de travailleurs. On a opté pour la seconde, le pétrole étant nécessaire, pas le peuple.
Revenons au sujet : «qui a fait quoi '», ou «qui n'a pas fait quoi '». Complexe. Gageons que les journaux vont publier quelques bonnes «fuites» qui vont confirmer la tendance à se renvoyer la balle les uns les autres. Même à l'international : un journal vient même de publier les avis discrets de quelques généraux expliquant que c'est aussi la faute à un pays partenaire qui refuse de nous vendre certains équipements et armes. A cause du Mali, de l'ONU, des années 90 et du Maroc surtout. Le message étant qu'on ne peut pas demander à l'Algérie d'assumer une responsabilité régionale si on lui refuse une suprématie régionale. Ballet à suivre. A la fin, on va peut-être coller les négligences aux gardes communaux.
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Posté Le : 30/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Daoud
Source : www.lequotidien-oran.com