Algérie

Après huit années de son ouverture



Le secteur des télécoms chamboulé Le vaste mouvement opéré récemment par Boudjemâa Haïchour, à la tête de l’opérateur historique Algérie Télécom et ses filiales, Mobilis et ATS, est révélateur à plus d’un titre lorsqu’on sait que le groupe est convoité par une quarantaine d’autres, internationaux, des télécommunications, pour un secteur qui engrange 5 milliards de dollars de recettes. Le premier chamboulement dans la maison de l’opérateur public de la téléphonie fixe et mobile, rappelle-t-on, a été mis en branle entre 2003 et 2004 suite à une série de scandales qui l’ont ébranlé lors du règne de Amar Tou et dont ont été mis en cause l’ancien P-dg d’Algérie Télécom, Messaoud Chettih, et le directeur de Mobilis, Achaibou, accusés de mauvaise gestion, de détournement de deniers publics et d’association de malfaiteurs. Mais, des observateurs du secteur de la poste et des TIC ont vu en cette période un premier toilettage à la tête du groupe qui, faute d’exécution des projets en cours, a montré son incapacité à rivaliser avec ses concurrents immédiats, notamment Orascom Télécom (OTA) et, à un degré moindre, le troisième opérateur de téléphonie mobile, Watania Télécom (WTA). Le dossier de Chettih et Achaibou n’a pas été fermé qu’un autre retint l’attention de toute l’opinion publique, en l’occurrence l’affaire de l’ex-P-dg d’AT, Brahim Ouaret. Ce dernier et neuf autres responsables d’Algérie Télécom, accusés de malversation et de dilapidation des deniers publics, ont été condamnés le 26 mars 2007 à des peines allant de 5 à 7 ans de prison. Et ce, malgré la solidarité de l’ensemble des employés en faveur de leur P-dg. Aujourd’hui, les choses se présentent différemment, mais cela reflète quelques ressemblances de taille dans un secteur en mal de gestion. La venue de Boudjemâa Haïchour dans un secteur en pleine expansion et considéré comme la locomotive d’autres secteurs de l’économie, a un petit peu calmé le jeu et les appétits dans un secteur aussi juteux. Il se trouve que, tout récemment, un vent de chamboulements s’est emparé de nouveau du géant aux pieds d’argile, soufflant ses têtes dirigeantes qui ont pourtant été les meilleurs promoteurs de Mobilis, à l’image d’El-Hachemi Belhamedi ou encore de Djaweb (ATS) qui a répondu à la voix de sa promotrice Houria Atif. Cette dernière a, de l’avis de tous, fait ressortir en si peu de temps et avec peu de moyens une niche de segments Internet en pleine vitesse, malgré de sérieux concurrents notamment dans l’accès au haut débit et les services (Contenu) à l’instar de l’Eepad. Pour certains observateurs des TIC, ce chamboulement a été particulièrement motivé par la politique à effet d’annonce lancée par le premier responsable du secteur et qui s’est retournée en dernier lieu contre lui. N’a-t-on pas mis en cause les chiffres balancés à tort et à travers sur le nombre de PC vendus dans le cadre de l’opération Ousratic de la part de Microsoft ou des principaux fournisseurs? S’y ajoutent dans la partie les acteurs de l’Internet qui n’ont pas arrêté de contredire, lors des forums sur le développement de la toile en Algérie, l’exagération des chiffres en nombre d’internautes et d’accès à l’ADSL. C’est en partie vrai, lorsqu’on arrime d’anciens cadres du secteur, à l’image de Lounis Belharrath et Kehili ou Djaziri, pour insuffler une nouvelle dynamique dans la téléphonie mobile qui arrive à un point de saturation avec ses 25 millions d’abonnés mais qui a besoin d’investir dans d’autres à valeur ajoutée et aller au-delà de la voix ainsi que dans le haut débit dans lequel notre pays accuse un grand retard. De plus, à des prix toujours plus élevés. Le groupe Algérie Télécom est appelé cependant, à travers ce changement de cap, à se redéployer sur le couloir de la large bande s’il veut rattraper la rapide marche de l’Internet à travers la mise en place d’une boucle locale connectée au backbone national, puis international. C’est ce qu’on appelle l’économie du réseau. D’autant que les projets e.gouvernement, e.commune, e.administration, e.commerce sont toujours au stade des promesses et toujours en construction alors qu’on n’a pas cessé de crier sur la nécessité de s’amarrer à la virtuelle société de l’information. Abed Tilioua


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