Algérie

Après des mois de tractations



Le terroriste Belmokhtar prêt à se rendre Mokhtar Belmokhtar, connu sous le pseudonyme de Abou Al Abbas, ou encore Belaouer, émir de la zone 9 pour le GSPC, qui englobe le Sahara et une partie des pays du Sahel, est sur le point de se rendre aux services de sécurité. Les négociations qu?il a engagées avec ces derniers par l?intermédiaire d?un influent notable de Tamanrasset et de sa famille sont sur le point d?aboutir. Celle-ci (sa famille), basée à Ghardaïa, a reçu au début de ce mois deux émissaires dépêchés d?Alger pour finaliser l?accord. C?est surtout par l?intermédiaire de son père que Belmokhtar a exprimé son v?u de mettre fin à sa cavale en se rendant, en contrepartie d?un passeport pour s?installer au Mali. Selon nos sources, les derniers mois ont été durs pour cet émir de la zone 9 du GSPC, du fait du risque de détérioration de ses relations avec les responsables locaux des pays frontaliers où il sévit, notamment au Mali. Dans ce pays, Belmokhtar a une femme, des enfants et des richesses qu?il veut fructifier en toute tranquillité. Néanmoins, sa présence sur le sol malien, surtout après les bons offices de l?Algérie pour régler le problème de la rébellion touareg, est devenue encombrante. Il lui fallait régler sa situation vis-à-vis de son pays. Les premiers contacts par le bais de sa famille, notamment son père, ont commencé il y a près de six mois, mais ils n?ont pu connaître leur épilogue pour des raisons de méfiance que les deux parties ressentaient l?une à l?égard de l?autre. Il a fallu l?entrée en action d?un influent notable de Tamanrasset pour que les négociations reprennent, toujours par l?intermédiaire de la famille, laquelle a reçu, durant la deuxième quinzaine du mois de mai, une aide humanitaire de la part des autorités locales de Ghardaïa, apprend-on de source proche de ces dernières. L?information qui a fait le tour de la ville n?a pas été du goût de la direction du GSPC, laquelle l?a vite démentie dans le but évident d?éviter ses conséquences sur le moral des troupes. Même en dissidence depuis longtemps avec le premier chef, l?émir Droudkel, qui l?a écarté de la prise de décision, Belmokhtar est resté un chef « respecté » au sein de son organisation. Sa reddition pourrait affecter encore davantage le climat dans les rangs et pousser de nombreux terroristes à suivre la voie qu?il a adoptée. Mais la plus grosse crainte de la direction du GSPC est celle de voir Belmokhtar lever le voile sur les transactions relatives à l?achat de l?armement et des munitions, qu?il effectuait depuis des années. De nombreux repentis ont fait état, en 2006, des suspicions concernant les détournements de fonds par la direction. Les plus importantes ont été rapportées par Oulbani et Khettab, deux terroristes membres de la direction de l?organisation qui se sont rendus, il y a une année. Encore une histoire de détournement Ces derniers ont fait état d?importantes sommes d?argent, en devises et en dinars, prélevées par les chefs du GSPC du « budget » consacré à l?achat d?armement dont était chargé Belmokhtar. Ce dernier sera dans l?obligation de donner une explication sur le fait que les achats effectués ne représentaient pas les montants importants engagés dans ces opérations. Encore une histoire de détournement qui, si elle venait à être mise au jour, aggravera la crise dans laquelle se débat l?organisation depuis les attentats du 11 avril dernier. Celle-ci, à titre de rappel, a provoqué un climat de tension et de méfiance dans les rangs, rongés par la suspicion et la peur de l?isolement et des liquidations physiques opérées par Droudkel et ses hommes de confiance, installés à la tête des phalanges les plus actives, comme celle de la zone II, la plus riche en moyens humains et matériels, devenue la plus importante source de financement grâce au racket lors des faux barrages et les rançons arrachées aux familles des hommes d?affaires, commerçants et industriels après enlèvement. Cette pratique a été dénoncée par les théologiens salafistes, tout comme ils ont sévèrement critiqué les attentats à l?explosif ou le recours aux kamikazes. La prise à partie de la stratégie adoptée par l?actuelle direction de l?organisation terroriste a engendré la panique au sein de celle-ci au point d?isoler tous ceux qui risquent d?être influencés par ces avis et de mettre à leurs places des terroristes obéissants qui ne discutent pas les ordres. Ce qui rappelle étrangement la stratégie de Antar Zouabri lorsqu?il était à la tête du GIA, entre 1994 et 1999.


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