Après coup, pas d'annulations

Si juste après le coup d'Etat avorté, le 14 juillet dernier, les Algériens ayant déjà fait leur réservation pour passer quelques jours de vacances en Turquie se sont précipités vers les agences de voyages et de tourisme pour demander le report ou l'annulation de leur déplacement vers ce pays, ce n'est plus le cas aujourd'hui.Les représentants des agences touristiques sollicités à cet effet nous ont assuré que l'engouement des Algériens pour la destination turque n'a pas changé, que ce soit à travers les voyages organisés ou pour les visites programmées individuellement. Et ce, en dépit des événements qui ont touché le pays. «Au début, nos clients se sont inquiétés. Certains ont demandé le report de leur voyage le temps que ça se calme. Nous n'avons pas enregistré d'annulation, alors que nous offrons à nos clients la possibilité de se faire rembourser», nous dira à ce sujet la responsable de l'agence Ethalabia de Rouiba.Et de poursuivre : «Les choses ont repris normalement cette semaine.» «Difficile de déprogrammer un voyage préparé pendant des mois surtout que le calme est de retour en Turquie», ajoutera notre interlocutrice. Du côté de l'agence Mouria Voyages, sise à Bab Ezzouar, il y a eu au cours de cette période deux annulations sur dix, tout en rappelant que les billets ne sont pas remboursés et que leurs partenaires en Turquie offrent toutes les possibilités de report et d'annulation. Chez Air Algérie, on ne note pas de diminution du nombre de voyageurs à destination de ce pays. «Le jour de la tentative de coup d'Etat, il y a eu annulation des vols. Au fil des jours, la situation a repris son cours normal», attestera un agent du personnel navigant de la compagnie aérienne nationale.Cela pour dire que pour l'heure, les Algériens désirant découvrir les merveilles de ce pays, qui recèle un important patrimoine touristique :la mosquée bleue, le palais de Topkapi d'Istanbul, la cité balnéaire de Bodrum, les merveilles archéologiques d'Ephèse?ne semblent pas dissuadés par les derniers événements, et ce, d'autant que les tarifs sont attirants, avec par exemple 90 000 DA pour un séjour de 8 jours en pension complète dans un hôtel quatre étoiles.Un tarif abordable aux yeux de nombreux Algériens par rapport à ceux appliqués à l'intérieur du pays ou ailleurs. Toutefois, certains sont encore hésitants. C'est le cas de ce jeune couple, Amina et Nourredine, qui ont prévu de passer leur voyage de noces en Turquie. «Pour le moment, nous sommes hésitants. Nos proches essayent de nous dissuader. On verra, sinon on se contentera d'une virée en Tunisie à défaut de visa pour l'Europe», nous confie Amina. A noter que cette année, la Turquie est devenue la première destination touristique des Algériens désirant passer leurs vacances d'été à l'étranger, selon l'Union nationale des agences de tourisme et de voyages.Déjà les derniers attentats qui ont touché notamment l'aéroport d'Istanbul n'ont pas affecté le choix des Algériens, contrairement aux autres nationalités. Le secteur craignait d'ailleurs une vague d'annulations de la part des touristes, suite aux attaques à répétition. Pour rappel, depuis janvier dernier, au moins neuf attentats ont été perpétrés sur le sol turc, où 36 millions de visiteurs étrangers sont accueillis en moyenne, par an. Un chiffre qui place ce pays en sixième destination mondiale. Pour 2016, le secteur s'attend à une perte de 12 milliards de dollars.