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Après Carlos Ghosn: Le patron de Nissan rattrapé par une affaire de rémunération



Hiroto Saikawa, patron de Nissan, démissionnera le 16 septembre de son poste de directeur général de Nissan, a annoncé lundi le président du constructeur automobile japonais. Il a admis jeudi un trop-perçu dans sa rémunération, en violation des procédures internes à Nissan.
Le directeur général exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, rattrapé par un scandale de prime indûment perçue, va démissionner le 16 septembre, a annoncé lundi le président du conseil d'administration du constructeur automobile japonais, Yasushi Kimura. L'actuel directeur opérationnel du groupe, Yasuhiro Yamauchi, assurera l'intérim dans l'immédiat et le comité des nominations au sein du conseil d'administration a l'intention de choisir un successeur à M. Saikawa "d'ici fin octobre", a ajouté M. Kimura lors d'une conférence de presse au siège de Nissan à Yokohama, près de Tokyo. Les conclusions de l'audit interne mené par Nissan et présenté lundi aux membres du conseil d'administration ont confirmé ce que des médias japonais indiquaient depuis plusieurs jours: en 2013, M. Saikawa a délibérément fait en sorte que ses "share appreciation rights" (SAR), une prime en numéraire correspondant à une plus-value liée à la hausse de l'action Nissan sur une période définie, soient gonflées.

Un "I wanna be" Carlos '
A la demande de M. Saikawa, la date d'exercice de ses SAR avait alors été différée d'une semaine par rapport à la date prévue, entraînant une hausse "illégitime" de sa prime à hauteur de 47 millions de yens (environ 400.000 euros au cours actuel), selon l'audit de Nissan. Cette action n'était pas "illégale", mais elle était "contraire aux règles" internes de l'entreprise, a précisé Motoo Nagai, responsable du comité d'audit au sein du conseil d'administration. Hiroto Saikawa, 65 ans, était directeur général de Nissan depuis 2017, quand son mentor Carlos Ghosn lui avait cédé les commandes exécutives du groupe. Après l'arrestation et l'inculpation de M. Ghosn en novembre dernier pour des malversations financières présumées, M. Saikawa avait retourné sa veste avec fracas et s'érigeait en modèle de vertu. Mais ses jours à la tête de Nissan semblaient comptés depuis plusieurs mois: certains actionnaires réclamaient en effet son départ, le jugeant trop associé à l'ère Ghosn. M. Saikawa lui-même avait promis en juin de préparer sa succession au plus vite.

Démission le 16 septembre
Hiroto Saikawa démissionnera le 16 septembre de son poste de directeur général de Nissan, a annoncé lundi le président du constructeur automobile japonais.
Hiroto Saikawa a admis jeudi un trop-perçu dans sa rémunération, en violation des procédures internes à Nissan.
"Saikawa a récemment indiqué qu'il penchait pour une démission et, conformément à sa volonté de passer le relais à une nouvelle génération de dirigeants chez Nissan, il démissionnera le 16 septembre", a dit le président du constructeur, Yasushi Kimura, à la presse.
Hiroto Saikawa sera remplacé à titre provisoire par le directeur général adjoint Yasuhiro Yamauchi.
Nissan, dont l'alliance avec Renault a été fragilisée par l'arrestation au Japon de Carlos Ghosn pour des accusations de malversations financières qu'il dément, a précisé dans un communiqué qu'il souhaitait trouver un successeur définitif à Hiroto Saikawa d'ici fin octobre.

Discuter de candidats à la succession de Saikawa
Le comité de nomination de Nissan va se réunir lundi pour discuter de candidats potentiels à la succession de son directeur général, Hiroto Saikawa, qui a laissé entendre qu'il était prêt à quitter ses fonctions, a déclaré une source informée de la question.
S'il venait à se confirmer, le départ de Hiroto Saikawa marquerait un nouveau bouleversement à la tête de Nissan après l'éviction de son président Carlos Ghosn l'année dernière, dont le constructeur peine à se remettre.
La relation entre Nissan et son partenaire Renault a aussi été secouée par l'arrestation en novembre dernier de Carlos Ghosn, l'architecte de cette alliance, pour des accusations de malversations financières.
Saikawa a admis jeudi un trop-perçu dans sa rémunération, en violation des procédures internes à Nissan, jetant une ombre sur sa promesse d'améliorer la structure de gouvernance pour tourner la page de l'ère Ghosn, dont il était l'un des protégés.
Le conseil d'administration de Nissan a prévu de se réunir lundi pour évoquer de possibles sanctions disciplinaires à l'encontre des dirigeants du groupe ayant reçu une rétribution inappropriée, comme l'a établi une enquête interne rapportée la semaine dernière par Reuters.
D'après la source, le comité de nomination va aussi se réunir lundi et "discuter du choix du successeur (de Saikawa) ainsi que du calendrier de sa démission".
"Saikawa ne s'accroche pas du tout à son poste", a-t-elle dit.
Cette source a ajouté que Saikawa a exprimé auprès de certains dirigeants de Nissan sa volonté de démissionner, sans que l'on ne sache à l'heure actuelle quand il compte quitter ses fonctions.
Saikawa a déclaré lundi matin à des journalistes qu'il souhaitait "passer le témoin" à une nouvelle génération au plus tôt, a rapporté le journal Nikkei.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de Nissan.
La pression s'est accentuée ces derniers mois sur Saikawa du fait des résultats décevants du constructeur japonais et des relations de plus en plus tendues avec Renault.
Nissan a annoncé en juillet qu'il allait supprimer 12.500 emplois à travers le monde d'ici la fin de son exercice 2022-2023 et prévenu que son redressement prendrait du temps après le plongeon de son bénéfice au premier trimestre.
Une source au sein de l'alliance Nissan-Renault a déclaré à Reuters qu'un comité de nomination mis sur pied en juin dernier pour trouver un successeur à Saikawa avait établi une liste restreinte de candidats, d'une dizaine de noms.
Parmi les successeurs possibles à Saikawa, a poursuivi cette source, figurent l'actuel directeur délégué à la compétitivité, Yasuhiro Yamauchi, le président du comité de direction de Nissan en Chine, Makoto Uchida, et Jun Seki, actuellement chargé de superviser le rétablissement du groupe.
Une autre personne informée de la question a déclaré par le passé à Reuters que le processus de sélection du nouveau directeur général devrait prendre environ six mois car le comité de nomination examinait les profils de candidats japonais et étrangers.


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