Les travailleurs radicalisent leur mouvement
La grève entamée il y a plus de cinq semaines par les 570 travailleurs de l?unité Pipe Gaz El Hadjar se poursuit. Annaba. De notre bureau Elle risque de prendre une tournure dramatique avec le déploiement, ces trois derniers jours, de plusieurs centaines d?éléments du groupe d?intervention de la Gendarmerie nationale d?El Hadjar. Tout concorde à dire que la situation est au pourrissement. En effet, les travailleurs ont réagi à l?interpellation de deux de leurs représentants syndicaux. Tout en estimant que cette apostrophe est injustifiée, ils considèrent les propos vexatoires tenus à leur égard comme étant une provocation. « Ils font exprès de pousser la situation au pourrissement. Ils sont allés jusqu?à nous accuser de vouloir commettre des actes de vandalisme sur notre outil de production. Ce qui est faux », a affirmé M. Aouadi, membre du comité de participation et syndicaliste. Les travailleurs ont justifié leur mouvement de colère par également l?échec de leurs responsables à décrocher le contrat Sonatrach portant fourniture de tubes. « Comment se fait-il qu?avec la mise à niveau de notre entreprise, nous n?ayons pas pu décrocher ce contrat ? C?est inexplicable. D?autant plus que par rapport aux Chinois et aux Turcs qui ont obtenu le marché 60/40%, nous avons le bénéfice de la préférence nationale. En voulant dénoncer cette situation, un de nos syndicalistes a été licencié. C?est pour sa réintégration que nous avons fait grève », ont-ils affirmé. Hier, lors du sit-in qu?ils avaient tenu devant le siège de la wilaya, les 570 travailleurs paraissaient déterminés à aller très loin dans le bras de fer qui les oppose à leur direction. « C?est notre gagne-pain et nous ne reculerons pas. Nous ne voulons pas que le marché Sonelgaz pour la fourniture de plus de 800 km de tubes nous échappe. Malgré les menaces et les intimidations, nous ne plierons pas », ont-ils déclaré. Faute de plan de charge, la chaîne de production de Pipe Gaz El Hadjar est totalement à l?arrêt. Plus de cinq semaines après le début de cette grève, les deux parties campent sur leurs positions, à savoir le maintien de la grève du côté des travailleurs, pas de réintégration du syndicaliste licencié du côté de la direction générale de la filiale. Saisis, les responsables de la centrale syndicale UGTA et ceux du groupe Sider, propriétaire de la filiale pipe gaz, ne paraissent pas vouloir réagir. Aucun cadre gestionnaire n?a donné signe de vie au siège de la direction où les éléments de la Gendarmerie nationale, présents en force, étaient en alerte. « Nous sommes dans l?impossibilité de dire où ils sont. En tous les cas, ils ne sont pas à Alfatus », ont déclaré des travailleurs interrogés sur la situation des cadres gestionnaires.
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Posté Le : 26/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Leïla Azzouz
Source : www.elwatan.com