Algérie

Approvisionnement de l'Europe en gaz: L'Algérie courtisée



Hormis le président français qui a tenté de «minimiser» l'importance des livraisons de gaz algérien à son pays, soulignant même que le gaz n'était pas à l'ordre du jour de sa visite «officielle et d'amitié» effectuée en Algérie du 25 au 27 août dernier, la longue procession de diplomates européens à Alger durant ces derniers mois en dit tout à fait le contraire sur l'importance stratégique de l'approvisionnement de l'Europe en gaz algérien.Cela ressort dans la déclaration à la presse du président du Conseil européen, Charles Michel, qui a souligné, lundi dernier, à l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, que «nous avons considéré que dans les circonstances internationales que l'on connaît, la coopération énergétique est évidemment essentielle, et nous voyons dans l'Algérie un partenaire fiable, loyal et engagé». Il parle au nom de l'Union européenne, dont tous les pays membres cherchent à trouver de nouvelles sources d'approvisionnement en gaz sur le court, moyen et long terme, pour sortir de la dépendance du gaz russe. Le gaz algérien est, ainsi, au c?ur d'une intense activité diplomatique européenne orientée durant ces derniers mois en direction d'Alger.
Dimanche 4 septembre, soit une journée avant l'arrivée à Alger du président du Conseil européen, le président a eu un entretien téléphonique avec son homologue italien Sergio Mattarella, lors duquel ils ont échangé les vues sur les relations bilatérales exceptionnelles entre les deux pays amis dans plusieurs domaines. La coopération énergétique avec l'Italie est la plus dense suite à une récente visite de l'ex-Premier ministre italien, Mario Draghi, qui a débouché sur des accords très importants, faisant de l'Algérie le premier fournisseur de gaz de l'Italie. L'Espagne aurait souhaité faire partie des visiteurs qui se rendent à Alger, mais la crise entre les deux pays garde les relations en l'état, à l'ombre des négociations en cours sur le prix du gaz. Il y a eu également, ces derniers jours, un appel téléphonique entre la cheffe de la diplomatie allemande Anna Lena Baerbock et son homologue algérien Ramtane Lamamra et deux questions importantes ont été abordées, le gaz et la crise libyenne, selon un communiqué de la chancellerie allemande à Alger. L'Allemagne ne s'intéresse pas uniquement au gaz algérien, mais également aux énergies renouvelables, un sujet au centre des discussions lors de la visite à Alger, en juin dernier, de la ministre adjointe aux Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne, Katja Keul. Une visite qui a permis « d'aborder tous les sujets de coopération entre l'Algérie et l'Allemagne dans le domaine de la transition énergétique et des énergies renouvelables », avait affirmé dans ce sens le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Benattou Ziane. Soulignant que les deux parties ont évoqué particulièrement «le développement de l'hydrogène vert et d'autres projets du secteur inscrits dans le programme de coopération entre les deux pays».
Plusieurs ministres de l'Energie de pays étrangers et des responsables de compagnies pétrolières sont également passés durant ces derniers mois par la capitale algérienne, devenue incontournable pour plusieurs pays qui cherchent à assurer leur sécurité énergétique en se rapprochant de l'Algérie, qui renforce, elle, sa place d'acteur important dans le marché mondial du gaz.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)