Algérie - Ornithologie


Approche des rapaces à Chlef
Les rapaces d’Algérie

Par Jacques RENAUD
67 – Kintzheim
Route du Haut-Koenigabourg (près de Séletat)


La faune ornithologique de l’Algérie est certainement la faune la plus riche des pays de l’Est pour ce qui est des oiseaux de proie.
En visitant plusieurs gorges creusées en général par des oueds dans le département d’Al Asnam actuellement Chlef, j’ai pu observer dans chacune de ses gorges, au printemps 1970, des rapaces en nidification dont la liste suit :

- Aigle royal
- Aigle de Bonelli
- Aigle botté
- Milan noir
- Buse féroce
- Crécerelle (faucon)
- Crécerellette (faucon)
- Faucon pèlerin
- Faucon lanier
- Vautour percnoptère
- Vautour fauve
- Grand Duc (hibou)

Ce qui montre une concentration d’oiseaux de proie tout à fait extraordinaire.
A côté de ces oiseaux nichant dans les rochers, il est possible de rencontrer :

- L’aigle de mer (ou pygargue à queue blanche)
- L’aigle pêcheur (ou Balbuzard)
- Le circaéte Jean le Blanc (ou aigle mangeur de serpent)
- Le faucon Kobez
- Le faucon hobereau
- Le faucon émerillon
- La bondrée apivore
- La buse pattue
- La buse variable
- Et tous les busards que l’on peut rencontrer en Europe.

Cette liste tout à fait incomplète nous donne un aperçu de la diversité des espèces de rapaces de ce pays. C’est donc un capital zoologique extraordinaire que l’Algérie possède et qu’elle a tout intérêt à conserver tant du point de vue scientifique que du point de vue touristique.

J’aimerais préciser maintenant que 80% des rapaces de l’Algérie sont des charognards dont l’utilité n’est plus contestée à l’heure actuelle. Ils ont pour tâche de supprimer tous les animaux morts le plus souvent de maladie. En Afrique du Nord, les moutons et chèvres des milliers de troupeaux qui vivent en montagne et en plaine sont ainsi protégés des épidémies par tous les charognards qui, en mangeant jusqu’aux os des animaux morts de maladie, évitent que ces maladies se propagent ; suppriment les foyers de contamination et protègent ainsi le cheptel et les populations qui pourraient souffrir de ces foyers de contamination.

Les 20% restant des populations rapaces d’Afrique du Nord sont des oiseaux dont la nourriture est à base de rongeurs (rats, mulots, souris des champs) et des sauterelles qui sont, comme chacun sait, des animaux nuisibles aux cultures.

Les seuls oiseaux chasseurs sont :

- L’aigle royal
- L’aigle de Bonelli
- Le faucon pèlerin

Ces oiseaux se nourrissent de lapins de garenne pour les aigles et de pigeons biset pour les faucons qu’ils trouvent en grand nombre dans les falaises.

Grâce aux aigles, l’Espagne, par exemple, n’est que peu touchée par la myxomatose du lapin. Ces lapins malades étant supprimés par les prédateurs.

En France où les aigles ont été presque exterminés, cette maladie a tué 90% des lapins et il est impossible de l’enrayer. Chaque année elle reprend ses ravages.

En tant que biologiste approchant de près ces questions d’équilibre de la nature, je ne peux que conseiller à l’Algérie de prendre d’ores et déjà les mesures nécessaires afin de protéger intégralement tous les rapaces de son territoire. C'est-à-dire, d’en interdire la chasse, la capture, le dénichage, l’exportation et, si possible, d’enseigner aux populations le respect de ces oiseaux qui sont les docteurs de la nature.


* Photo d'un Faucon de Barbarie prise par Abdelouahab Karaali en date du 24 juillet 2010. Ce faucon blessé, soigné, a été bagué et relâché dans son milieu naturel, au djebel Zouaoui (Ibn Ziad / Constantine)


Article de Jacques RENAUD. Conseiller Biologique. Délégué du Muséum de Paris. Château de KINTZHEM – 67

Repris sur le blog par Abdelouahab Karaali
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