Ici ou ailleurs, nul ne sait où en est exactement la pandémie qui semble se jouer des chiffres et des bilans en donnant des tournures ridicules à la façon avec laquelle elle est affrontée. Des pays s'échinent à développer une autorité et une sévérité particulières à l'encontre de leurs populations désemparées, d'autres donnent l'impression de s'avouer vaincus. La pression économique et sociale étant telle qu'ils baissent les bras en trichant avec d'aléatoires procédés de sauvegarde qui ne trompent personne. Avec beaucoup de bruit et d'évasifs arguments, la plupart des pays européens planifient un déconfinement pour dit-on donner du lest à leurs citoyens qui n'en peuvent plus. On imagine alors une multitude de stratagèmes pour préserver la population du danger allant jusqu'à quadriller les espaces de vie et de travail de tracés savants pour que chacun se donne une contenance psychologique de circonstance tout en n'étant pas dupe.On assiste alors à des tableaux incongrus. Le masque, voile farouchement décrié hier et interdit par la loi, devient obligatoire et un objet de mode ouvrant la voie à toutes les couleurs et toutes les fantaisies jusqu'à prendre la représentation symbolique de la nation. Qui pouvait croire, il y a quelques mois à peine, que le «âdjar» de nos grands-mères longtemps disparu allait revenir avec un tel tintamarre et traverser toutes les frontières pour s'ériger en star mondiale '
Sans doute fallait-il se résoudre à accorder du crédit à la folie d'un Trump ou d'un Johnson quand ils se sont aventurés à affirmer que le coronavirus était une savonnette qui glisse dans la main et qu'il était inutile de croiser le fer avec elle. Nombreux pays parmi lesquels les plus meurtris ont fini par adhérer à ce préambule. On voit bien un peu partout que la vie ne peut s'arrêter. L'humanité en a vu d'autres. Elle a connu la lèpre et la peste. La rage et différentes pandémies presque à la queue leu-leu discontinue pour que l'histoire se répète. Il est certain qu'un vaccin sera trouvé comme d'autres l'ont été. L'homme a toujours su faire semblant de se réconcilier avec la nature. C'est le temps qui est au c?ur de l'essentiel. Car dans les différentes grandes mésaventures humaines, les épidémies et les pandémies seraient de faux coupables. L'ennemi est le temps.
L'homme a toujours vaincu un virus mais il n'a jamais pu apprivoiser le temps.
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Posté Le : 06/05/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com