Algérie

Apprendre à commencer ou commencer à apprendre ?



Il n'est un secret pour personne que, dans certains pays, et depuis l'aube des temps, ceux qui sont en charge du  destin des hommes ne font qu'essayer, que tâtonner, comptant à chaque fois sur la baraka pour arriver à quelque chose, comme si le devenir des nations pouvait se réaliser de lui-même, ou être conçu à coups de chance, de dés et, pourquoi pas, de hasard.

Dans ces coins du monde où tout se fait n'importe comment, ou presque, il n'est donc pas étonnant que les échecs succèdent aux échecs, faisant du parcours des nations un ensemble de ratés où misère et maladies strient le quotidien des peuples et où pauvreté et ignorance sillonnent ensemble, et inlassablement, la vie vide et sèche des hommes.

Dans ces pays, on ne finit jamais les choses qu'on commence. Les réformes qui devraient s'inscrire dans la durée se transforment toujours en de simples campagnes, les programmes hautement géniaux finissent toujours en queue de poisson, les objectifs sont toujours abandonnés, comme si l'on découvre, après avoir dépensé tout l'argent du peuple, qu'il fallait faire autre chose. Et que, du coup, il faut donc recommencer ! Dans ces contrées-là, en quelque sorte, on ne finit jamais d'apprendre à... commencer, alors qu'ailleurs, sous d'autres cieux, les hommes ont commencé, depuis longtemps, à apprendre.

Sincèrement, on ne peut pas comparer les horizons, ici et ailleurs, sans éprouver une longue onde de désolation qui traverse jusque la moelle épinière. On ne peut pas regarder les hommes, leurs visages, leurs silhouettes et même leurs ombres sans que cela réveille la peine qui viendra envahir jusque l'âme.

Et dire que, toutes choses égales par ailleurs, notre pays, notre cher pays, avait beaucoup plus d'atouts que d'autres qui se trouvent aujourd'hui propulsés à des places plus qu'enviables.

Nos faiblesses ? Nous en avons énormément, mais la plus importante, la plus criarde, celle qui a fait le plus mal, c'est que beaucoup d'incapables ont eu, par l'on ne sait quelle baraka, le droit à la parole et le droit d'accès à des sphères qui auraient dû leur être interdites, rien que par principe et par... pudeur.

Des bègues professionnels se sont longuement trimbalés dans les boulevards de la République, le microphone à la bouche. Des aveugles n'ont eu de cesse d'indiquer à des générations entières la direction à prendre. Des diplômes d'occasion ou de location ont trop souvent servi de papier peint sur les murs de bureaux des déchaussés.

Il est temps de ne plus apprendre à commencer et de commencer plutôt à apprendre car, et tout compte fait, par les temps qui courent, il ne s'agit plus simplement de faire des choses, comme ce fut malheureusement le cas depuis si longtemps, mais de bien faire les bonnes choses, comme bien s'occuper de ce pays ! Et il le faut bien !


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