Algérie

Application du nouveau système comptable financier : Les entreprises insuffisamment préparées



Les entreprises sont obligées de dresser le bilan de l'exercice de 2010  en appliquant le Nouveau système comptable financier (NSCF) mis en œuvre depuis le 1er janvier dernier. Faute de quoi, leur dossier portant sur les états financiers ne sera pas validé.  Des économistes estiment que l'application de cette nouvelle mesure  qui, désormais, répond aux normes européennes, est loin d'être une sinécure pour la majorité des entreprises. Les commissaires au compte soulignent, quant à  eux, que cet aspect est considéré comme une condition sine qua non pour  l'approbation des bilans. C'est ce qu'a affirmé M. Mohamed Benabidi, commissaire aux comptes. Ce dernier estime qu'il est impératif pour les entreprises de passer à  ce mode de comptabilité comme elles sont astreintes à  reconvertir les états financiers établis pour l'année 2009 dans l'ancien système qui répond aux références anglo-saxonnes en appliquant le NSCF en vue de faire une situation comparative. Et d'ajouter que «c'est la loi 07-11 adoptée et publiée au Journal officielle qui stipule l'obligation de cette reconversion». Tout en soulignant la complexité du  passage vers ce nouveau référentiel comptable, le commissaire aux comptes a précisé,  toutefois, que les entreprises n'ont, en réalité, pas le choix d'autant plus que le délai du dépôt des états financiers n'a pas été prolongé. La dernière date pour la présentation des bilans est fixée pour le mois d'avril, a indiqué le même interlocuteur. Il s'agit pour les entreprises de séparer les étapes et de justifier par la constitution d'un dossier complet et unique de toutes les opérations liées au passage à  savoir, translation et retraitement, la justification des contenus des comptes, traitement des stocks, pour ne citer que ceux-là. Tout doit passer au peigne fin. «Toute entité qui est régie par le code des marchés doit préciser dans le document portant les états financiers tous les détails nécessaires sur les opérations effectuées», a-t-on noté. Cette  nouvelle démarche constitue «une garantie de la traçabilité des mouvements de comptes opérés ainsi que de leur justification pour tout contrôle ultérieur des comptes des entreprises». Un  représentant du Conseil national des experts comptables a fait savoir, pour sa part, que l'opération de sondage réalisée par l'organisation a fait état «qu'elles sont nombreuses les entreprises qui trouvent des difficultés à  passer à  l'application du niveau référentiel». Ce même comptable a souligné que le conseil a réalisé des opérations de consulting, de formation et de sensibilisation au profit des entreprises pour mieux vulgariser le NSCF.  L'application de ce nouveau système a rencontré des obstacles pour cause d'insuffisance de formation. C'est l'avis de l'économiste M. Mebtoul.Contacté par nos soins, ce dernier a souligné qu'il «aurait fallu prévoir des cycles de formation et même de recyclage pour préparer les comptables qui sont déjà en exercice». Selon lui, l'implication des universités et la revalorisation des ressources humaines sont plus que nécessaires. Il a même proposé de recourir à  la diaspora algérienne  expertes en la matière. «Il faut savoir aussi que le nouveau  système adopté en 2009 ne correspond plus  au SCF européen puisque ce dernier vient d'être modifié», fait savoir M. Mebtoul.


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