Algérie

Appel du Maroc à la réouverture des frontières Zerhouni répond à Rabat



Ce n'est pas un niet catégorique mais on n'en est pas loin. L'ap-pel lancé par le Maroc à la réouverture des frontières et à la normalisation des relations avec l'Algérie est accueilli avec beaucoup de réserves par le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni. Dans une courte déclaration à l'agence APS, il a estimé que le problème de la circulation aux frontières algéro-marocaines « n'est pas une question isolée et doit être prise dans un cadre général ». Cette formulation est classique: l'Algérie a, dans un passé récent, souhaité une mise à plat de l'ensemble des relations bilatérales, que ce soit dans les aspects sécuritaires, humains ou économiques. Ce qui semble relativement nouveau dans la formulation de Yazid Zerhouni est le dépassement du niveau bilatéral pour une problématique maghrébine. « Le problème de la circulation (des biens et des personnes) aux frontières ne peut être dissocié d'une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb ». Tout en soulignant que l'Algérie n'était pas à l'origine de la fermeture des frontières, il a estimé que les citoyens maghrébins sont pour une « démarche unitaire, cohérente et complémentaire ». « Encore faut-il voir quels sont les mécanismes les plus appropriés », a-t-il ajouté. « Il ne s'agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas seulement au Maroc et à l'Algérie. Il faut que tous les peuples qui se trouvent dans cet ensemble trouvent leur place ». Cela est apparemment une allusion à la question du Sahara Occidental, le peuple sahraoui ne devant pas être perdant, selon lui, dans le processus maghrébin. La formulation reste codée, mais on a, pour la première fois sans doute chez un responsable algérien, un semblant d'introduction de la question du Sahara Occidental comme élément du processus maghrébin. Les dernières déclarations du président Bouteflika n'introduisaient pas cela comme un préalable, même s'il notait que le conflit constituait une entrave. La tradition de la diplomatie algérienne a consisté jusque-là à séparer la question du Sahara Occidental, qui relève de l'ONU, de la relance des relations bilatérales et du processus maghrébin. En 2004, par exemple, Abdelaziz Belkhadem soulignait que la question du Sahara Occidental ne devait interférer ni sur les rapports bilatéraux, ni sur le processus maghrébin. Il indiquait que le conflit du Sahara a existé « bien avant le traité de Marrakech, qui a été cogité à Zéralda d'abord en 1988 et 1989... Ce qui fait que lorsque les chefs d'Etat ont décidé de créer l'Union du Maghreb et de signer le traité de Marrakech, le problème était sur la table et personne n'en a fait une conditionnalité ». Il est vrai que le Maroc a changé d'attitude à partir de 1994 et en a fait une conditionnalité qui a bloqué le processus maghrébin. Les propos de Yazid Zerhouni sont trop elliptiques pour qu'on puisse affirmer que le gouvernement algérien a changé de son côté d'optique. A suivre...


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