Algérie

Appel des jeunes de la Nation



Appel des jeunes de la Nation
«L'Appel des jeunes de la nation» est né. Après des mois de discussions et de concertations, un collectif d'étudiants universitaires a rendu public sa déclaration constitutive revendiquant le droit de participer à la vie publique et politique du pays.«L'idée de l'initiative est née dès l'été dernier. Vu la situation délicate que vit le pays, nous avions deviné que les élections présidentielles n'allaient pas se dérouler normalement. On a alors pensé à créer une initiative hors des cadres politique et associatif existants et loin des méthodes classiques de concertation. On a mis une vingtaine de jours pour penser et rédiger notre déclaration constitutive», explique Adel Ourabah, doctorant en sciences politiques et l'un des trois portes paroles du comité venus annoncer la naissance du AJN à la rédaction d'El Watan étudiant. «Nous avons acquis la certitude que l'Algérie vit un crise de gouvernance qui dépasse l'échéance du 17 avril. Il est clair qu'on se positionne contre le 4e mandat du président actuel même si on est conscient que l'enjeu ne se limite pas à cette candidature. Le système politique a atteint un stade d'érosion très avancé. Nos gouvernants n'ont pas compris qu'ils sont en retard par rapport à leur société», développe Redouane Mansouri, un autre membre du collectif.En fait, «l'appel des jeunes de la Nation» se veut un espace de mobilisation et de large concertation pour lancer «un avertissement au système politique, l'incitant à lancer un processus de renouveau salvateur en attendant le changement» et une exhortation pour «les jeunes d'assumer leurs responsabilités politiques en prenant conscience des enjeux sur le devenir du pays», note Mohamed Dakhouche, le troisième représentant du groupe. Dans sa déclaration constitutive, l'AJN interpelle les jeunes Algériens et l'ensemble des couches sociales à se mobiliser autour d'une dizaine de principes «pour garantir une transition démocratique et pacifique, pour passer l'écueil afin de construire un Etat de droit».Parmi ces points, on notera : «Non à la confiscation de la volonté du peuple, ainsi que la fraude des élections et le détournement des voix, ce qui peut engendrer des situations dramatiques et une explosion populaire non prévisible» ; «Nous sommes contre l'incitation à une situation de pourrissement afin de réaliser des intérêts personnels au détriment de la sécurité et de la stabilité du pays, comme nous mettons en garde le pouvoir de ne pas persister à man?uvrer pour vider la vie politique de sa substance au détriment de la volonté populaire» ou encore «Permettre aux vraies élites d'accéder aux hautes responsabilités dans tous les domaines de la vie publique, avec transparence dans leur désignation, et combattre les phénomènes de régionalisme et de favoritisme».Constitué d'une cinquantaine d'étudiants dans différentes filières, répartis à travers plusieurs universités du pays, toutes tendances politiques confondues, l'Appel des jeunes de la nation veut investir d'abord les établissements de l'enseignement supérieur afin de mobiliser les universitaires, tout en restant ouvert aux autres franges de la société. «Notre principal objectif est d'ouvrir les débats. Et on utilisera tous les moyens pacifiques pour faire bouger les consciences. Nous sommes même prêt à participer au rassemblements publics si les initiateurs présentent des revendications identiques aux nôtres», annonce Mohamed Dakhouche. «Nous avons acquis la certitude que le régime est faible, mais la société civile l'est encore plus. Alors, nous les jeunes, nous avons notre mot à dire. Il faut que le régime sache qu'on existe. On est là», conclut Redouane Mansouri.




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