Algérie

Appel déchirant de la mère du bébé enlevé



Appel déchirant de la mère du bébé enlevé
Habituellement et lorsqu'une information s'imposait soit par la pression de l'opinion ou autre considération, la presse publique ne consentait à la diffuser qu'après son dénouement ou plutôt après son règlement. Pour l'enlèvement du bébé au CHU de Constantine c'est une première...Une première. L'Algérie toute entière a été bouleversée par les images de la mère du bébé enlevé au CHU de Constantine et que la télévision publique a diffusées dans son journal de 20h. Mardi soir. Complètement abattue, elle pleurait, suppliait, implorait le ou les ravisseurs, homme ou femme, de lui rendre son bébé. A côté d'elle, son mari dans le même état qu'elle s'en remettait à Dieu. C'est la première fois que la télévision publique diffuse «à chaud» un tel événement. Non seulement l'initiative est à féliciter mais il faut également en faire quelques critiques pour parfaire la méthode. Habituellement et lorsqu'une information s'imposait soit par la pression de l'opinion ou autre considération, la presse publique en général et plus particulièrement l'audiovisuel ne consentait à la diffuser qu'après son dénouement ou plutôt après son réglement. Or là, non seulement le journal El Moudjahid a publié l'information dès le 28 mai, c'est-à-dire au lendemain de la disparition du bébé, mais de plus, la télé publique l'a relayée sans attendre un quelconque fait nouveau dans l'enquête. Ce qui n'est pas négligeable dans notre pays frappé du syndrome du «tout va bien» qui avait cours jusque-là. Pour être complet disons que la télé a tout de même mis une semaine «à se tâter» avant de se décider à programmer le sujet dans son JT. Malgré tout, pour une première, le droit aux circonstances atténuantes peut lui être accordé. L'essentiel est dans la portée d'une telle diffusion. Ses aspects bénéfiques sont multiples. Le premier est de couper l'herbe sous les pieds de la rumeur. Le second est la réelle application de ce droit à l'information dû à tous les Algériens. En période de réforme de la Constitution pour aller vers plus d'Etat de droit ce n'est pas négligeable. Le troisième effet est la sensibilisation de l'opinion publique à tous les effets pervers que peut connaître notre société comme toutes les sociétés du monde. Le quatrième est cette forte pression qu'une telle information engendre et chez les enquêteurs qui auront à coeur de se surpasser et chez le personnel hospitalier de toutes les structures du pays qui se feront une raison pour plus de vigilance. Le cinquième et dernier effet (il y en a peut-être d'autres) est la déstabilisation certaine du ou des auteurs de l'enlèvement qui se sentiront traqués par tous et partout. Mais là, il manque quelque chose. Il manque l'appel à témoins qui aurait dû accompagner la diffusion de l'événement. Certes, le 1548 de la police est connu, certes, des citoyens appelleront instinctivement pour donner des informations aux policiers, il manquera toujours cette incitation mobilisatrice pour tenir en éveil encore plus l'attention des citoyens et décider ceux qui hésiteraient à appeler. Ce n'est pas fini. On se disait bien qu'il pouvait y avoir d'autres raisons. La Police nationale déploie beaucoup d'efforts pour se rapprocher des citoyens. Par toutes sortes de manifestations. Sportives. Educa-tives. L'occasion était idéale, pour elle, dans cet enlèvement de faire participer les citoyens à ses côtés. La main dans la main. En Allemagne, en Belgique, dans plusieurs pays avancés la participation citoyenne aux côtés des services de sécurité est systématique dans des dossiers similaires. Nous n'oublierons pas de blâmer le personnel hospitalier qui avait la charge du bébé. Nous relèverons qu'ils ont été «très forts» pour interdire l'accès au père du bébé qui était revenu voir son enfant le soir. Pourquoi interdire à un père ou à une mère de rester au chevet de leur nourrisson âgé d'à peine quelques jours' Et ensuite, ne rien voir des autres «visiteurs» qui enlèvent le bébé. Il n'y a que les esprits tordus pour confondre les visites aux malades d'une manière générale et le droit d'un père ou d'une mère de ne pas quitter son bébé. Et puis, s'agissant des responsables du CHU qui se sont empressés à installer des caméras juste après l'enlèvement. A croire que ces caméras étaient sur place dans des cartons mais ne doivent leur installation qu'à l'enlèvement. C'est tragiquement ridicule. Ceci dit, l'extrême souffrance de la mère du bébé enlevé a ébranlé toute l'Algérie. Il faut que le ou les auteurs aient un «coeur de pierre» pour ne pas l'être également et faire en sorte de lui rendre son enfant. Même si, dans ce genre d'affaire, il n'est pas exclu que ce soit une personne ou un couple qui ait agi, poussés par une autre souffrance qui est de ne pas pouvoir avoir d'enfant. La stérilité est différemment vécue selon les personnes. Le fait est connu. En attendant la suite de l'enquête où tous les moyens de l'Etat sont mis en branle et la plus large coopération des citoyens assurée, il reste à espérer un dénouement heureux pour le bébé et ses parents. Quant aux médias publics, ils viennent de casser un tabou. Celui qui les empêchait jusque-là de remplir totalement leur devoir d'informer. Une avancée incontestable!zoume6@hotmail.com




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