Débat - La moudjahida, Zohra Drif Bitat, a été, hier, l'invitée du «Rendez-vous avec la parole», un rendez-vous hebdomadaire, initié par l'Office national de la culture et de la communication.
Lors de cette rencontre, l'oratrice a appelé l'élite intellectuelle algérienne à se mobiliser contre les tentatives de délégitimer la Révolution de Novembre.
Ainsi, le thème de cette rencontre a porté sur «Préservons ensemble les acquis de l'Indépendance et Novembre».
«Journalistes, historiens, chercheurs et penseurs algériens doivent se mobiliser contre tout discours (ou acte) visant à délégitime les principes de la Révolution de Novembre ou les acquis de l'indépendance de l'Algérie», a lancé Zohra Drif-Bitat à l'adresse des intellectuels.
Zohra Drif Bitat, pour qui «il y a un danger qui menace l'histoire de la Révolution», a souligné : «Nous devons agir, nous organiser et éveiller notre peuple afin de contrecarrer ce réel danger.»
En d'autres termes, l'oratrice, pour qui «les nouvelles générations ont le devoir de mener une autre guerre contre cette nouvelle conception et dynamique du colonialisme», s'est élevée contre ces tentatives de vouloir perpétuer autrement le colonialisme.
«Ce processus de déligitimation de notre guerre de Libération nationale se fait par une nouvelle forme de colonisation. Celle-ci consiste à distiller des idées insidieuses et à faire croire qu'il y a eu de la violence de part et d'autre en les mettant sur le même plateau de la balance», a-t-elle dit. Zohra Drif Bitat, pour qui la société civile doit s'impliquer davantage, estime que la meilleure façon de contrer cela est de mener soi-même le travail d'écriture de son histoire, telle que vécue et vue par soi et non par le regard de l'autre, c'est-à-dire le colonisateur. C'est pourquoi «On se réunit aujourd'hui pour agir en construisant notre propre discours qui est la vérité et en le diffusant au plus grand nombre.» Notons que Zohra Drif Bitat a rédigé un manifeste «Contre le colonialisme, autrement». Ce texte, qui a été écrit suite à la rencontre avec Bernard Henri-Lévy à Marseille, où celui-ci a tenu un discours négationniste de la guerre de Libération nationale, apporte des réponses aux tentatives qui ciblent la mémoire et l'histoire de l'Algérie. Présent à cette rencontre, Sliman Hachi, directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), a indiqué que le centre est disponible pour la tenue de rencontres entre chercheurs désirant mener des travaux de recherche sur l'histoire de l'Algérie. Il a, ensuite, invité tout le monde à prendre part activement à cette démarche, chacun dans le domaine de sa compétence et d'engager un effort de recherche sur cette question. «Il s'agit là d'une affaire de tout le peuple algérien», a-t-il dit, et d'ajouter : «Il faut en parler dans les écoles en interaction avec le mouvement associatif.» A signaler enfin que la ministre de la Culture, Khalida Toumi, était présente à la rencontre.
- Sliman Hachi, pour qui «la colonisation est une insulte à l'Histoire et une spoliation des âmes, des terres, des esprits et de nos tissus socioculturels», a mis l'accent sur la nécessité de «de réfléchir ensemble sur comment répondre à ce qui est organisé ailleurs». Intervenant lors de cette rencontre, Najet Khadda, professeur de littérature à la faculté d'Alger et membre chercheuse aussi au Cnrpah a, pour sa part, proposé «la médiatisation, la diffusion et la vulgarisation des travaux de recherche en histoire». Elle a, par ailleurs, préconisé l'inscription de ce genre de rencontre dans la périodicité, avec des spécialistes, et la vulgarisation des travaux de recherche à travers des conférences et des débats.
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Posté Le : 18/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yacine Idjer
Source : www.infosoir.com