L'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) a lancé, hier, un appel
d'offres national et international pour la réalisation de levers
aérogéophysiques, concernant le diamant et l'uranium, dans 5 périmètres situés
dans le sud de l'Algérie. Ces levers concernent, selon l'agence, des périmètres
situés aux Eglabs (wilaya de Tindouf), à El-Kseïbet, Reggane et Taoudenni
(Adrar), ainsi qu'à Tin Serririne (Tamanrasset). Les levers portent sur la mise
en évidence de sources primaires du diamant dans 4 périmètres et sur la mise en
évidence de minéralisations uranifères dans la couverture sédimentaire
(périmètre de Tamanrasset), a souligné l'ANPM. Par ce nouvel appel d'offres,
l'Algérie ambitionne de développer son activité d'exploration d'uranium dans le
sud du pays en partenariat avec des groupes étrangers. En août dernier, l'ANPM
avait, dans ce sens, procédé au lancement d'un appel à manifestation d'intérêt
à l'adresse des entreprises intéressées. L'appel à manifestation d'intérêt
concernait huit sites d'uranium dans la wilaya de Tamanrasset. Les candidats
pré-qualifiés devront s'associer avec Sonatrach pour participer à l'appel
d'offres d'attribution des gisements qui sera lancé le 6 septembre prochain, a
indiqué l'ANPM. L'Algérie cherche par là à connaître les capacités de ses
gisements d'uranium et préparer leur exploitation en prévision du lancement
d'un programme de construction de centrales nucléaires pour la production
d'électricité. Le pays se dotera d'une centrale nucléaire tous les cinq ans
après sa première, dont l'acquisition est prévue en 2020, selon les estimations
du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. En 2007, ce dernier,
interrogé sur les réserves prouvées d'uranium dont dispose l'Algérie, a indiqué
que pour l'heure, elles sont de l'ordre de 29.000 tonnes, de quoi alimenter,
dit-il, deux centrales nucléaires de 1.000 mégawats durant une soixantaine
d'années. Les réserves sont dérisoires, avait-il tenu à préciser.
«Vers 2020, l'Algérie aura
probablement sa première centrale nucléaire et nous aurons une autre tous les
cinq ans après», avait-il affirmé. Comme l'Algérie ne dispose pas de la
technologie lui permettant d'enrichir seule l'uranium pour l'utiliser comme
combustible nucléaire, elle compte le faire avec des partenaires étrangers. Le
ministre avait affirmé, à ce propos, que le gouvernement devra trancher le
choix du pays qui fournira à l'Algérie l'uranium enrichi. Par ailleurs, des
accords pour le nucléaire civil ont déjà été signés avec l'Argentine, la
France, la Chine et les Etats-Unis et des négociations sont en cours avec la
Russie et l'Afrique du Sud pour de nouveaux accords. Ces pays, fort intéressés
par l'uranium algérien, cherchent à obtenir des contrats de construction de
centrales nucléaires civiles en Algérie. Actuellement, l'énergie nucléaire en
Algérie est au stade embryonnaire. Le pays dispose de deux réacteurs
expérimentaux, l'un à Draria et l'autre à Aïn Oussera. Le réacteur de Draria,
de trois mégawatts, a été construit en coopération avec l'Argentine et celui
d'Aïn Oussera, de 15 mégawatts, a été livré par la Chine. Concernant l'appel
d'offres lancé hier, l'agence invite toutes les compagnies, spécialisées dans
les levers aérogéophysiques et intéressées par l'appel, à retirer les cahiers
des charges. Les soumissionnaires pour ces périmètres devront déposer leurs
offres avant la fin du délai prévu, le 2 novembre prochain, date de l'ouverture
des offres techniques relatives à cet appel.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com