Algérie

Appel d'offres gelé, l'éclairage du 05 Juillet plus liquide que la pelouse



La pelouse du 5 juillet passée au révélateur de la pluie a mis, mercredi dernier, à nue une désastreuse gestion de l'enceinte olympique algérienne. Mais la mauvaise exécution du contrat sur sa pause n'est pas le seul scandale, aujourd'hui public, dans la gestion de l'OCO. L'éclairage du stade cache une autre bombe à retardement. Et pas seulement à Alger.
L'Office du complexe olympique (0C0) Mohamed Boudiaf d'Alger est enlisé dans la boue et … dans l'obscurité. Pas seulement pour l'état désastreux de la pelouse révélée au monde dans une honteuse soirée de match de gala pour le 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. L'éclairage du stade aussi est défectueux. Seuls 60% des projecteurs fonctionnent normalement. Le système d'éclairage est aussi vieux que le stade, inauguré en 1972. Sa partie pylône, 30 mètres au dessus de la crête supérieure du stade, est devenue aujourd'hui un vrai danger pour les spectateurs. Une première alerte s'était produite autour de l'état de vétusté de ces pylônes en mars 2010 pour la venue de la Serbie au stade du 05 juillet. Les gestionnaires de l'OCO ont, à la vitesse de la lumière, masquée la rouille à la base des immenses pylônes à coups de dizaines de tonnes de peintures. Les fils de fers qui retenaient les mâts sont également enlevés. Officiels, invités, spectateurs et téléspectateurs n'ont vu que du feu. Toutefois, la gravité de la situation, avec aucune rénovation depuis plus de 40 ans, ne pouvait plus être atténuée avec les rafistolages circonstanciels. Ainsi les gérants du stade du 5 juillet ont lancé juste après un avis d'appel d'offres pour les mâts du stade de football. L'ouverture des plis prévue pour le 25 janvier dernier a été prolongée au 28 février 2012. Mais depuis ce jour aucun signe sur les suites à donner à ce marché de quelques 400 millions de dinars, y compris les kilomètres de câbles électriques à refaire. La commission des marchés du complexe sportif Mohamed Boudiaf a « oublié » de statuer sur l'affaire. Elle n'a même pas eu l'intelligence de l'OPOW de Sétif de déclarer infructueux un marché pour lequel pourtant plusieurs concurrents avaient soumissionné. Conséquence, des matchs ont continué à se dérouler au stade du 05 juillet sous des pylônes géants défectueux en nocturne et dangereux sur leurs bases tout le temps.
HACHEMI DJIAR N'A PAS ARBITRE
Cette affaire d'appel d'offres gelé sans aucune forme de procès, vient rappeler toutes les difficultés de l'OCO dans la sélection de ses fournisseurs lorsqu'ils échappent au gré à gré. Comme cela a été le cas pour de nombreux contrats de rénovation des années 2000 pour les deux échéances des jeux panarabes en 2004 et des jeux africains en 2007. Difficulté aussi à bien exécuter les contrats. Celui, de 110 millions de dinars, passé en 2008 avec une société hollandaise, Quens Grass, pour la pause d'une nouvelle pelouse a débouché sur un conflit commercial depuis deux ans. Chaque partie incombant à l'autre la responsabilité dans la dégradation rapide de la pelouse dès sa première année d'utilisation. L'OCO a décidé de porter l'affaire en arbitrage judiciaire alors que Quens Grass évoque un problème de maintenance. La terre végétale utilisée pour l'implantation de la pelouse du stade serait virale. Le ministre de la jeunesse et des sports, Hachemi Djiar, n'a pas jugé, depuis 2010, nécessaire de doter l'OCO d'une autre enveloppe pour changer de pelouse sans attendre l'issu de l'arbitrage judiciaire. Ce que viens de décider juste avant le désastre du mercredi 14 novembre l'actuel ministre de la jeunesse et des sports, Mohamed Tahmi.
LES APPELS D'OFFRES CONCURRENTIELS PARALYSANTS '
Dans le cas de la rénovation des systèmes d'éclairage dans les différents stades algériens, les directions des offices de parc olympique de wilaya (OPOW) ne se sont pas montrées plus perspicace que l'OCO dans la conduite des appels d'offres. Pour la plupart d'entre eux, l'opération est en stand by. L'enveloppe budgétaire de 400 millions de dinars de l'OCO va rejoindre sûrement la longue liste des stades algériens sous les feux des commissions d'enquêtes. Il s'agit ici principalement des marchés d'équipement et d'électrification des stades d'El Eulma, Sétif et Lakhdaria dans la wilaya de Bouira. Ce marché de plusieurs centaines de millions de dinars, continue d'affoler les spécialistes de l'éclairage et de l'importation des pylônes, alors que la production nationale peut largement satisfaire les besoins des infrastructures sportives nationales. Celles-ci sont dans le besoin de s'équiper pour la massification de la pratique sportive avec un usage large et étalé dans le temps. Le passage au professionnalisme du football national en 2010 a induit l'obligation de doter les aires de jeux d'un éclairage adéquat pour des rencontres nocturnes.


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