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Appel d'air... chaud
L'été se prolonge et, avec lui, cet air chaud qui charrie la lassitude et joue les messagers du malheur. Il paraît que personne n'y peut rien, c'est la faute au réchauffement climatique. Le seul, si ça continue comme ça, à donner sens à la notion de communauté internationale. Il y a même des cas où, pour une fois, ce sont les pays les mieux développés qui en pâtissent le plus. Pas de quoi s'inquiéter pour eux, pour le moment ils ont les moyens de parer. Il faut le savoir, si les incidents liés au réchauffement climatique peuvent être plus ou moins prévus, ceux liés aux cervelles en ébullition échappent la plupart du temps à la prospective, la prescience et même aux prédictions des pythonisses.La preuve par le bleu des «hommes en bleu», même le service d'espionnage du corps auquel ils appartiennent n'a pas vu venir leur coup de chaud, ou plutôt de sirocco car il a pris naissance dans l'air de Ghardaïa chargé de fines particules de sable. Comme quoi, il y a une sacrée différence entre les effets du réchauffement climatique et ceux des cerveaux qui se mettent à bouillir. Dans les deux cas, les appels d'air démultiplient les aires de propagation et donnent du souffle au brasier. Mais, ma foi, tant qu'à choisir entre les maux le moindre, mieux vaut être exposé aux caprices du climat qu'aux cerveaux posés sur du charbon. Les appels d'air, c'est d'habitude ce que craignent, par exemple, les pompiers (en bleu, eux aussi) en intervention dans les immeubles et escaliers en proie aux incendies. Ce courant d'air, par son effet de tirage, apporte du souffle à la combustion et aggrave les ravages des flammes. Mais il n'y a pas que l'appel d'air thermogène. Il est certes dévastateur, mais limité dans le temps.L'appel d'air chaud est donc celui qu'essaient de prévenir les pompiers. Surtout quand leur vie peut être mise en danger par une simple porte ouverte par mégarde. Ils essaient de le prévenir, enfin... jusqu'à un certain point. Si un appel d'air chaud peut leur procurer quelques espèces du genre sonnantes et trébuchantes, eh bien cet air, ils le laissent s'engouffrer, ils lui ouvrent grandes toutes les portes. Et là, à quoi assiste-t-on 'Le sirocco propulsé depuis Ghardaïa, en léchant de lointaines babines, s'est transformé ?il fallait quand même s'y attendre- en appel d'air pour beaucoup quiattendaient en posture d'embuscade.Les pompiers d'abord, avec un registre de doléances assez semblable à celui des policiers en colère. Eux aussi veulent, inscrit en tête de leurs revendications, la tête de leur patron, un colonel de l'armée en retraite, un doublement du salaire de base, un départ à la retraite après un petit quart de siècle de travail et tutti quanti.Un autre type d'appel d'air, dans le sillage de l'ouverture programmée des vannes du Trésor public, est un appel d'air qu'on pourrait qualifier de vicié, voire vicelard et fétide. Par l'odeur alléchés et sitôt annoncées les mesures tout à fait méritées en faveur des agents de la police nationale, des syndicats d'enseignants adorateurs du Dieu argent se sont empressés de se rappeler au bon souvenir du Premier ministre et du gouvernement. Certains d'entre eux ont l'honnêteté d'employer les termes qu'il faut en parlant de «renouer avec la protestation».À elle seule, la formule est un parfait résumé de l'état d'esprit corporatiste et de l'inconscience professionnelle qui ont métastasé une école qui, en plus d'être sinistrée, couve et couvre ses éléments obscurantistes. Par leur caractère répétitif et l'absence de tout sens de la mesure de quelques syndicats d'enseignants, les arrêts de travail inconsidérés de ce corps de fonctionnaires sont depuis longtemps condamnés et réprouvés par les parents d'élèves. S'il y a encore un Etat, guetté dans ses signes de faiblesse, il devrait se souvenir lui aussi que des lois existent et qu'il est de sa crédibilité de les appliquer avec rigueur.A. S.




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