Algérie

Appel aux privés et restructuration



Appel aux privés et restructuration
C'est à l'initiative du réalisateur Bachir Derraïs, que le palais de la culture Moufdi Zakaria a accueilli cette rencontre avec la presse autour du film de Larbi Ben M'hidi, dont la sortie, prévue pour mars 2017, devrait coïncider avec le soixantième anniversaire de l'assassinat de Ben M'hidi.Le ministre de la Culture a rassuré l'équipe du film et les sponsors sur le soutien de son ministère afin que ce film, dont le tournage a débuté depuis une année, soit finalisé dans de bonnes conditions. Le ministre et le réalisateur ont appelé de concert le secteur privé à s'engager plus dans le financement et le sponsoring des productions cinématographiques.Derraïs a regretté que les entreprises préfèrent sponsoriser des équipes de football qui offrent une large visibilité dans les stades et les médias, plutôt que des films peu vus du public en l'absence d'un réseau de distribution efficace. Le ministre a rappelé que sur les 450 salles de cinéma en Algérie, seules 80 sont en activité faute de rénovation ou d'APC disposées à collaborer avec le ministère. Des négociations sont en cours avec des entreprises françaises et belges pour transformer les salles en multiplex, annonce le ministre. Concernant le financement des films, «priorité aux jeunes et aux petits projets», annonce Mihoubi. Les financements ne dépasseront plus, sauf exception, les 10 millions de dinars.C'est un des éléments de la stratégie, étalée sur deux ans, pour assurer la continuité de l'activité cinématographique (et plus largement culturelle) en ces temps de restrictions budgétaires. La formation est également au c?ur de cette stratégie qui n'a pas été encore dévoilée dans les détails, de même que la création de grands studios de tournage, notamment à Alger, a annoncé le ministre. En outre, la principale information sortie de cette conférence de presse est la restructuration tous azimuts des établissements culturels en vue de la réduction des dépenses. Le Centre algérien du développement du cinéma (CADC) sera désormais le seul établissement habilité à produire des films. C'est désormais officiel, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) fusionnera avec l'Office Riadh El Feth (OREF). M. Mihoubi tient à ce sujet à assurer que le personnel sera intégré afin de profiter de son savoir-faire et de son expérience. Il en ira de même pour la Cinémathèque algérienne, qui fusionnera avec le Centre national du cinéma et de l'audiovisuel.Quant à l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), c'est avec l'Office du village des artistes (OVA) qu'elle fusionnera. Le ministre illustre en outre cette nouvelle orientation par la création récente de l'Opéra d'Alger, dont l'administration gère le Ballet national, l'Orchestre symphonique algérien et l'ensemble algérien de musique andalouse. Azzedine Mihoubi a estimé que notre rapport à la culture doit changer. Le citoyen devrait ainsi s'habituer à payer sa place de concert ou son ticket de cinéma. Si la nouvelle mouture de la constitution consacre la culture comme un droit, «ce droit suppose un devoir», selon M. Mihoubi. Le devoir de payer?


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