Algérie

Appel aux militants à boycotter les législatives



Aït Ahmed radicalise le FFS C?était un choix difficile, mais il s?impose », ont affirmé les responsables du FFS pour expliquer la décision de boycotter les prochaines législatives, prise vendredi dernier par le conseil national du parti. L?option, selon eux, a été adoptée après un large débat avec les militants, les sympathisants et les partenaires sociaux du FFS. « Notre boycott est un refus de la normalisation forcée que le pouvoir veut imposer à toutes les formations politiques », a déclaré Ali Laskri, premier secrétaire du parti, lors d?une conférence de presse animée, hier, à Alger. Le scrutin du 17 mai, selon les responsables du FFS, « n?est qu?une simple mise en scène consacrant un mariage de jouissance avec le pouvoir ». C?est ce que le président du parti, Hocine Aït Ahmed, a d?ailleurs souligné dans son message adressé aux membres du conseil national de son parti. « Pour nous, à chaque liberté correspondent une responsabilité et un devoir. Notre éthique politique, par ailleurs, reconnue, voire saluée par tous, nous contraint à un devoir de dignité, à un devoir de préservation de notre capital de sérieux, de crédibilité et de non-compromission avec le système à l?occasion de leurres électoraux. Le 17 mai 2007 s?annonce déjà comme une messe qui fête zawadj el moutâa (mariage de jouissance) », a estimé Hocine Aït Ahmed dans sa déclaration. Le leader du vieux parti de l?opposition incite, ainsi, ses militants à travailler davantage avec la société et les partenaires sociaux pour donner naissance à une véritable démocratie. « Rien ne dit qu?en Algérie, le suffrage universel ne se libérera pas de la préhistoire coloniale et des ukases staliniens », a-t-il ajouté. Pour les dirigeants du FFS, le changement n?interviendra pas par les élections et le parlement n?est qu?une boîte de résonance du pouvoir. « Aujourd?hui, nous ne pouvons qu?être sceptiques quant à une possibilité de changement par les élections. Il n?y a pas de démocratie en Algérie, même s?il y a des élections », a noté le conseil national du FFS dans sa résolution politique. Pour Karim Tabbou, chargé de communication du parti, le FFS n?est pas otage et ne peut pas être complice de la normalisation à l?algérienne. Selon lui, le parlement du FFS est la société et les syndicats autonomes avec lesquels le parti est toujours en concertation. Le FFS, selon Karim Tabbou, ne regrette pas d?avoir boudé l?APN, d?autant que cette institution n?ouvre aucune possibilité à un débat démocratique. « Aujourd?hui, tout se déroule à huis clos. Le grand absent des débats publics est le citoyen. Le FFS ne s?inscrit pas dans une logique qui consiste à gagner quelques espaces en faisant une offre de service au pouvoir », a-t-il lancé. Revenant sur la question de l?organisation du 4e congrès du parti, Karim Tabbou a précisé que « le FFS organisera un congrès politique et prendra tout le temps nécessaire pour faire réussir cet événement ». « Nous n?allons pas tenir un congrès administratif pour négocier des quotas avec le pouvoir. Nous allons réunir toutes les conditions pour tenir un congrès politique », a-t-il expliqué en précisant que la dissolution des APC et APW de Kabylie en 2005 est une preuve de non-respect des lois par les dirigeants du pays. Concernant les élections locales d?octobre prochain, le FFS aura probablement une autre position. Le parti, « qui ne veut pas céder le pouvoir local au régime », prendra certainement part à cette échéance. « Cette décision sera proposée à débat au niveau des instances du parti », a souligné, pour sa part, Ali Laskri.




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