Ils doivent continuellement àªtre à côté, dormant à tour de rôle. Il faut masser fréquemment; Anaïs risque un arrêt cardiaque ou d'étouffer sous l'effet d'un encombrement bronchique. Il faut aussi lui changer de couches plusieurs fois. Elle fait des infections épidermiques répétées. Anaïs mesure 80 cm et pèse 5 kg. Totalement paralysée, elle est clouée au lit depuis 15 ans. Sa colonne vertébrale et son bassin sont désaxés. Elle ne parle pas et n'avale que des aliments liquéfiés. Une tétée prend quatre heures. Pourtant, Anaïs montre qu'elle existe. Ses yeux et sa bouche disent qu'elle comprend les choses. Contente, elle sourit.
Contrarié, un râle accompagne une grimace. Leur modeste logement est situé face à l'école primaire de Sidi Ali Lebhar; dès qu'elle entend le chahut à la sortie des classes, elle fond en larmes. On comprend son dépit. Les parents ont sacrifié toute sortie. La maman, deux fois opérée, «craque souvent». Matériellement, c'est dur. Le père travaille au technicum de Bejaïa. Omar a emprunté pour acheter une poussette, nécessaire pour transporter sa fille chez le kiné, l'hôpital et tous les 15 jours chez son médecin traitant à Sétif. Sa paie est engloutie par le taxi, Anaïs ne pouvant voyager par bus. Les médecins préconisent une opération et un suivi à l'étranger. Omar vient de prendre attache avec la fédération des handicapés IMC de Ben Aknoun, le chef du gouvernement, l'Unicef… Désemparé, il lance aussi un appel aux chancelleries étrangères.              Â
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Posté Le : 02/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Oussada
Source : www.elwatan.com