Algérie

Appel à la restitution des fusils de chasse



Des dizaines de citoyens originaires de la wilaya de Bouira se sont vus interdire l'entrée à  Alger. Ces derniers, citadins et villageois, voulaient organiser, hier, un sit-in devant la présidence de la République. Ils exigent la restitution de leurs fusils de chasse, confisqués au début des années 1990, officiellement pour des raisons sécuritaires. Représentant près de 3900 propriétaires d'armes de chasse de la wilaya de Bouira, qui étaient détenteurs de 9000 fusils, les contestataires demandent que «justice soit faite». Même avorté, le rassemblement qu'ils voulaient tenir avait pour but de porter leurs doléances à  la plus haute juridiction du pays. Les forces de l'ordre, informées du mouvement de protestation, ont anticipé. Des motards appartenant au corps de la Gendarmerie nationale ont détourné, sur l'autoroute, cinq bus qui transportaient les protestataires, pour la plupart âgés de plus de 55 ans. «Les gendarmes ont obligé les chauffeurs à  rebrousser chemin au niveau de la bretelle de Reghaïa», rapporte le député Ali Brahimi. Le parlementaire, en charge de ce dossier, compte «relancer dans les plus brefs délais le débat à  l'Assemblée populaire nationale (APN)». «Le problème de fond n'est pas tant la situation sécuritaire, mais la politique des deux poids, deux mesures qu'adoptent les autorités. Comment se fait-il que dans la wilaya de Béjaïa, des armes de chasse aient été restituées à  150 hommes '» s'interroge le député. Et de poursuivre : «Même à  Bouira, des armes sont retournées à  leurs propriétaires, après paiement de 60 millions de centimes.» Ce n'est pas la première fois que les chasseurs décident de monter au créneau. Plusieurs manifestations ont été organisées localement.
Pour mieux structurer leurs revendications, «une coordination nationale pour la restitution des fusils de chasse» a été créée en 2009. «Les armes en question ont été confisquées à  partir d'octobre 1993. Environ 200 000 personnes les avaient remises aux autorités sécuritaires», explique-t-on, et ce, dans 18 wilayas, d'est en ouest du territoire national. Depuis la ratification de la concorde civile en 1999, les chasseurs insistent pour la restituion de leurs biens. «Si l'Etat a perdu les fusils, qu'il indemnise les chasseurs. S'il les possède toujours, alors il suffit de les rendre à  leurs propriétaires», résume Ali Brahimi. Rappelons que l'actuel ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, avait souligné, quelques semaines après avoir pris ses fonctions, que «le dossier n'est pas directement géré par le ministère de l'Intérieur». «On ne fait qu'exécuter une décision du ministère de la Défense», avait-il précisé. Toutefois, le ministre avait promis à  des centaines de villageois la restitution de leurs armes pour pouvoir se défendre contre les groupes armés. «Rien n'a changé», dénonce le député Brahimi. 
 


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