Le politologue, chercheur à l'Ecole polytechnique de Montréal (Canada) et enseignant à l'Université d'Oran1, Ahmed Bensaâda, a appelé jeudi à Oran à la conscience pour que le "Hirak garde son cachet algérien et ne sert pas les agendas étrangers".M. Bensaâda, qui a animé une conférence intitulée "Le Hirak, le printemps arabe et les révolutions colorées", au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), a souligné "qu'il faut que les jeunes du Hirak fassent preuve davantage de conscience pour ne pas servir les intérêts de parties étrangères qui n'ont pour objectif que d'exploiter les richesses du pays".
"Le Hirak est bénéfique pour le pays et contribuera au changement radical tant souhaité par le peuple, sauf que cela nécessite que les revendications soient claires, à l'instar de l'amélioration des conditions de vie, du règlement des différents problèmes et l'élection de l'homme qu'il faut pour diriger le pays", a-t-il déclaré.
Le conférencier a cité plusieurs indicateurs qui renseignent sur "l'exploitation" du Hirak par des parties étrangères, à savoir les Etats unis d'Amérique et l'Europe, "comme cela a été le cas dans les révolutions du printemps arabes, en Serbie et les révolutions colorées dans les ex-Républiques soviétiques (Georgie, Ukraine et Kurdistan)."
M. Bensaâda a montré, au travers des bandes audiovisuelles présentées à l'occasion, la similitude des slogans, des écrits sur des banderoles et des affiches et des comportements des participants dans les révoltes ayant secoué certains pays arabes et des ex Républiques soviétiques.
Parmi les signes distinctifs, le conférencier a cité quelques symboles de mouvements occidentaux qui avaient été à l'avant-garde des "Révolutions colorées" et qui sont observés durant le Hirak avec les mêmes slogans et les mêmes pratiques, telles que l'enlèvement des ordures, l'offre de fleurs aux policiers, l'utilisation de blagues et de bouffonneries.
Le politologue a évoqué, au passage, l'existence d'organisations américaines et occidentales dont l'Agence internationale américaine de développement (USAID) et l'Institut national démocratique des affaires internationales, de même que des groupes multinationaux dont Google et Twitter, qui sont, a-t-il dit, impliqués dans le financement et la formation d'activistes parmi eux des Algériens qui opèrent à travers les réseaux sociaux en dirigeant ces révoltes à distance.
"Lorsqu'on voit les mêmes mots d'ordre, des slogans conçus de la même façon et usant des mêmes symboles, dans différentes wilayas du pays, cela suscite plusieurs interrogations, notamment sur la partie qui manipule le Hirak", a-t-il fait remarquer.
L'auteur du livre "Le printemps arabe et les révolutions colorées", paru en 2015, est arrivé à la conclusion "lorsqu'un peuple agit avec conscience, aucun complot de l'étranger contre lui ne peut réussir".
Cette rencontre ayant regroupé des universitaires a été marquée par un débat autour des questions inhérentes à l'importance de la tenue de l'élection pour une sortie de crise que connaît le pays et des défis auxquels il est confronté, pour opérer un changement radical et améliorer les conditions de vie des citoyens.
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Posté Le : 05/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz