« La population de cette petite ville est presque exclusivement de race berbère, la langue arabe s'y parle peu et s'y parle mal ; la grande majorité des habitants parle le Chellah », disait le Capitaine Deligny en 1847. En 1903, Isabelle Eberhardt constate : « A Chellala les Ksouriens parlent encore le Chelha ». En 1933, Mathéa Gaudry notait : « La population de Chellala Dahrania est berbère Chleuh, elle parle le berbère et comprend l'arabe ». Si la langue arabe a progressé depuis l'indépendance, le Tachelhaït y est encore parlé dans les familles. Les toponymes du Ksar, des jardins et des sources, voire des terrains environnants, sont pour beaucoup berbères. Le dialecte parlé est celui de Bou-Semghoun, tel que défini par R. Basset en 1885.
Il n'en reste pas moins une présence arabe indéniable, attestée par le fondateur Idrisside dont se réclame le Ksar, par ses liens avec les principaux Santons de l'Ouest : Sidi Ahmed ben Youssef, Sidi Slimane ben Bou Smaha et ses descendants, et par l'implantation après 1830, de la zaouïa Quadrya. D'autre part quelque vingt familles d'Oulad Sidi Cheikh et d'Hamyan Cheraga y avaient des maisons-magasins. A noter enfin, la présence ancienne, qui perdura jusque vers 1914, de quelques familles israélites.
C'est donc une population composite, dont le fond berbère originel a .subi plusieurs greffes arabes. Il s'agit d'une société aux traditions sédentaires très anciennes, dont les rapports, spécialement ceux concernant le terroir et l'eau, étaient régis par un code de lois orales (quanoun), appliqué démocratiquement par une assemblée de notables (djemâa). Cette assemblée, d'abord coiffée par les autorités françaises d'un Caïd nommé, est remplacée depuis l'Indépendance par une Assemblée Populaire Communale.
PopulationEn 1846, les Français évaluaient à 1 200 habitants sa population.
En 1986, la commune de Chellala, y compris Chellala Gueblia, et non compris la population nomade, comptait 2 320 habitants.
EconomiePour la plupart agriculteurs, ces sédentaires produisaient dans les jardins bordant le Ksar à l'Est, au Nord et au Nord-Ouest, des légumes (oignons, navets, pastèques, melons, citrouilles, piments...), des céréales (orge), et des fruits (grenades, figues, abricots, pêches, amandes). Ils élevaient quelques chèvres et moutons.
Pour irriguer ces jardins, ils avaient habilement capté plus de trente-cinq sources, dont ils accumulaient les eaux dans une dizaine de bassins. Une canalisation de plus de 5 km de long, en majeure partie souterraine, descendant des flancs du Nif taâ Chegga, amenait l'eau de neuf sources éloignées, jusqu'au bassin de Aïn-Amor. L'eau d'Aïn-Ferrich, à l'Ouest du Ksar, se déversait dans le bassin d'Aïn-Youssef, à l'Est, par un canal souterrain de plus de 150 m de long, passant sous le Ksar.
Le village avait en outre ses propres artisans, susceptibles de répondre, avec les matériaux du cru, à tous les besoins : forgerons, armuriers, bijoutiers, fabriquants de poudre, potiers, selliers, savetiers... Des mains des femmes sortaient burnous, haïks, jerbi, hambel... En somme, ce petit microcosme pouvait se suffire à lui-même.
Mais c'est de leurs relations de bon voisinage avec les tribus nomades des environs, Hamyan Cherraga et Oulad Sidi Cheikh; que les Chellalis tiraient le plus clair de letirs ressources. En effet, outre les services dé son artisanat, le sédentaire offrait au nomade, le magasinage et le gardiennage de ses pr visions de céréales ramenées du Tell, et de dattes provenant du Touat-Gourara. Le droit perçu sur ces dépôts, complétait heureusement les maigres produits de son agriculture, de son élevage et de son industrie. .
Cette véritable symbiose avec le milieu nomade, n'allait toutefois pas sans inconvénients. Les convoitises suscitées tant par les récoltes, que par les dépôts, obligeaient les Ksouriens à fortifier agglomération et jardins.
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Posté Le : 07/07/2009
Posté par : nassima-v
Source : www.chellala.com