Apparition de nouveaux slogans à Alger

De nombreux citoyens ont battu le pavé, une nouvelle fois, hier à l'occasion du 111e vendredi du Hirak pour réitérer leur détermination à faire entendre leurs voix. Non seulement en reprenant les habituels slogans mais, surtout, en apportant une touche d'innovation : apparition de nouveaux slogans.Ahmed Kessi - Alger (Le Soir) - Un hélicoptère tournoie dans le ciel aux environs du 1er-Mai. Il est 13h30. Le vrombissement assourdissant de son moteur s'est mêlé aux cris de de nombreux manifestants en provenance de Belouizdad.
La présence des forces de sécurité se fait de plus en plus remarquée, au fur et à mesure qu'on avance sur la rue Hassiba-Ben-Bouali. A hauteur de la station de métro Khelifa-Boukhalfa, les carrés de manifestants se forment, spontanément, au fur et à mesure que les manifestant arrivent de toutes les ruelles adjacentes.
13h45 : les premiers sont en place et les marcheurs s'ébranlent en direction de la place Audin. Le décor planté est coutumier, avec les slogans habituels scandés à gorge déployée et repris sur des pancartes arborées. « Il ne faut pas que cette formidable dynamique du peuple soit dévoyée encore une fois à des desseins inavoués par les charlatans de la politique », commente un homme d'un certain âge, visiblement au fait de la chose politique, à l'adresse d'un père de famille accompagné par son fils, âgé d'environ 12-13 ans.
En faisant une virée, aller-retour place Audin-Grande-Poste, on remarque une certaine touche nouvelle qui s'est traduite par l'apparition de quelques nouveaux slogans : à tâter le pouls de ce vendredi du Hirak, on déduit aisément que la bataille des législatives a d'ors et déjà commencé.
Un carré de marcheurs s'est fait remarquer en reprenant en ch?ur l'air d'une chanson d'Aït Menguellet auquel ils ont adapté des paroles, dont certains slogans du Hirak, traduisant le ras-le-bol des manifestants qui rejettent et disent non à la prochaine échéance électorale.
14h35 : le premier carré en provenance de Bab-el-Oued arrive à hauteur de l'hôtel Essafir. De nombreux curieux guettent du jardin Sofia l'arrivée des carrés de marcheurs de Bab-el-Oued, de la Casbah, de Bologhine.
Les carrés de manifestants, marqués par une participation de la gent féminine, donnent un aspect particulier à la manifestation et revigorent l'élan des marcheurs.
Cinq à dix minutes plus tard, le contrebas de la Grande-Poste voit une foule dense, reprenant de nombreux slogans, avancer en direction de la Fac centrale et de la place Audin. Espace de rencontre où de nombreux universitaires et personnalités politiques débattent avec des citoyens.
Retour à la place Audin : des milliers de manifestants se sont regroupés en scandant des slogans du Hirak. Sur quelques pancartes, on remarque un slogan appelant à une grève générale en signe d'opposition aux élections législatives.
A. K.