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APN : LA LOI SUR LA REPRESENTATION FEMININE ADOPTEE Les femmes ont eu ce qu'elles voulaient



Les femmes voulaient leur 30%, elles en ont obtenu plus ! Jeudi dernier, l'Assemblée populaire nationale a adopté la nouvelle loi portant modalités de la représentativité féminine au sein des assemblées élues, après des semaines de manœuvres politiques visant à faire avorter ce projet.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir ) - Cette loi, faisant partie des textes proposés par Bouteflika en guise de réformes politiques, avait fait l'objet, en effet, d'une très forte opposition, au lendemain de son adoption en Conseil des ministres par les conservateurs menés par le FLN de Abdelaziz Belkhadem. Le quota, à hauteur de 30%, réservés aux femmes sur les listes électorales et au sein des assemblées élues, étant jugé, par ses détracteurs, excessif et exagéré dans une société conservatrice comme l'est la société algérienne. D'ailleurs, la commission juridique de l'APN avait, dans un premier temps, amendé les articles 2 et 3 de ladite loi et réduit à seulement 20% le quota des femmes dans les assemblées élues, nationales comme locales. Intervenant en plénière de l'Assemblée, à la suite des débats sur cette même loi, le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, avait surpris tout le monde par la fermeté affichée à l'encontre des députés affirmant clairement que le gouvernement ne reculera pas et qu'il tient au quota à hauteur de 30%. C'est que, comme c'était d'ailleurs le cas de la loi portant code électoral, Bouteflika était intervenu. Il donnera instruction ferme, par l'intermédiaire de Ahmed Ouyahia et de Abdelkader Bensalah, pour faire céder les récalcitrants, Belkhadem particulièrement. Et comme annoncé dans nos précédentes éditions, la commission juridique avait été convoquée à se réunir pour revenir sur son précédent amendement. Ainsi, samedi dernier, une première réunion avait retenu le principe de revenir au quota de 30%. La commission finalisera ses travaux, le lendemain dimanche en retenant un amendement proposé par la député FLN d'Alger, Farida Illimi et consistant en la représentativité féminine graduelle, en fonction de la taille de la wilaya ou de la circonscription électorale en question. Ainsi, pour les législatives, un taux de 20% est réservé aux femmes dans les wilayas qui disposent de moins de quatre sièges à l'Assemblée. Les wilayas qui disposent de 5 à 14 sièges verront le taux réservé aux femmes fixé à 30%. Pour les wilayas dont le nombre de sièges à l'APN se situe entre 14 et 31 sièges, ce taux est porté à 35%, tandis que dans les wilayas dont le nombre de sièges est de 32 ou plus, le taux devant être réservé aux femmes est de 40%. Enfin, et s'agissant de la représentation de la communauté algérienne à l'étranger, ce sera carrément la parité. Seule concession faite par le gouvernement, le classement par genre n'est plus imposé sur les listes électorales, comme c'était initialement prévu dans l'avant-projet de loi. S'agissant par ailleurs des assemblées locales ( APC et APW) , les taux réservés aux femmes varient entre 30 et 35%, selon l'importance de l'entité électorale à représenter. Comme pour la loi portant nouveau code électoral, mercredi, l'Assemblée a voté cette loi sur la représentation féminine grâce au vote bloqué du duo FLN-RND. Le troisième partenaire de l'Alliance présidentielle, le MSP, ayant maintenu son mot d'ordre d'abstention lors des séances de vote sur les lois pour les «réformes politiques». A signaler que l'APN a adopté, lors de la même séance de jeudi, la loi portant sur les cas d'incompatibilité de l'exercice des mandats parlementaires. Sans coup férir, celle-là.


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