Algérie

APN L'université privée ne fait pas l'unanimité



La présentation du nouveau projet de loi d'orientation sur l'enseignement supérieur, qui permet l'ouverture du secteur au privé, a provoqué, hier, des réactions mitigées parmi les députés, dont certains se sont interrogés sur les raisons d'ouvrir l'université au privé, alors que d'autres ont demandé le retrait immédiat du projet. La réaction la plus vive contre ce projet est venue du Parti des Travailleurs (PT) qui a dénoncé une tentative de «privatisation de l'université», tout en appelant au retrait du projet. Le parti de Louisa Hanoune a également demandé le lancement d'un débat général sur l'université algérienne. La position des autres formations politiques a été plus modérée, comme celle du Front national algérien (FNA), la surprise des locales, qui a jugé que ce projet de loi serait «une raison pour l'Etat d'abandonner le financement de l'enseignement supérieur». Le Mouvement pour la société de la paix (MSP) a, de son côté, appelé au renforcement de l'université publique avant de penser à l'ouverture du secteur au privé. Les députés ont aussi exprimé leur mécontentement des résultats de l'application du nouveau système LMD (Licence-Master-Doctorat). Pour les élus, l'introduction du nouveau système a été un «échec», en témoigne le nombre d'étudiants recalés qui n'arrivent pas à réussir leur cursus universitaire. Certains députés ont demandé l'ouverture d'un débat général sur le système LMD, alors que ceux du parti de Louisa Hanoune se sont interrogés sur l'utilité de lancer un débat sur un système qui est appliqué depuis trois ans à l'université. Le nouveau projet de loi modifiant et complétant la loi d'orientation sur l'enseignement supérieur permet aux investisseurs privés d'ouvrir des établissements pour une formation supérieure dans toutes les spécialités, à l'exception des sciences médicales. Dans sa présentation du projet de loi, la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Mme Souad Bendjaballah, a estimé que ce projet assure un encadrement juridique et efficace pour la création d'établissements privés et fixe les méthodes de son travail. Elle a ajouté que les établissements privés qui désirent investir dans ce créneau doivent répondre à des conditions strictes pour avoir l'autorisation de la tutelle. La disponibilité des infrastructures et équipements adéquats et surtout la disponibilité d'un personnel pédagogique spécialisé sont les deux principales conditions exigées par la tutelle qui insiste sur le fait que le niveau des enseignements doit être au moins égal à celui assuré dans les établissements publics. Concernant les programmes d'enseignement et les conditions de passage, le projet de loi oblige les établissements privés à appliquer les mêmes programmes que les établissements publics, lorsque la spécialité assurée est dispensée dans des universités publiques. Le projet de loi autorise également la création d'établissements privés étrangers de formation supérieure en Algérie sous condition de conclusion d'accords bilatéraux ratifiés.


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