Algérie

Aomar Madani, chef d'entreprise, de Seattle à Drâa El Mizan



C'est la rentrée scolaire et Aomar Madani est sur la brèche. Son entreprise, STILINA, fabrique des fournitures scolaires. Une PME qui emploie une cinquantaine de travailleurs à Drâa El Mizan, qui a déjà exporté et qui témoigne que le succès ne vient pas en un jour. Portrait mobile qui passe par Seattle et Madras en Inde.

Sur la brèche ? Pas à la fin de l'été seulement. «Notre travail, pour la rentrée dure toute l'année. Il commence en octobre avec les entretiens d'équipements et acquisitions et/ou rénovations, la constitution des stocks de matières et fournitures et la production des produits finis que nous commençons à livrer en avril / mai.», explique d'entrée Aomar Madani, vif quinquagénaire à l'allure d'intello illuminé. Les PME à succès ne naissent pas en un jour. L'itinéraire d'Aomar Madani, le rappelle juste à propos en cette année 2011 où les statistiques de l'ANSEJ sont devenues si importantes. Formé comme ingénieur mécanicien dans la prestigieuse université américaine de Seattle University of Washington entre 1977 et 1981, il s'est d'abord acquitté auprès de Sonatrach de ses obligations contractuelles au Sud de 1981 à 1988. Muté ensuite à Draa El Mizan, sa daïra d'origine, au sein de ce qui fût Sonatrach/ENPC Unité production Articles Scolaires, il a eu «l'occasion de parfaire» sa formation dans la fabrication des moules à Madras, India et dans les métiers de la transformation des plastiques.

A l'orée des années 90, déboule l'idée de l'entreprenariat. Aomar Madani cherche un partenaire financier et lance, avec son associé, Mr Chikh Abdelkader, ingénieur en automatisme et systèmes électroniques, une entreprise privée qui a aboutit en 1995, à la SARL GROUPE MADANI ET CHIKH spécialisée dans la production d'articles scolaires et de bureau, connue sous la dénomination commerciale STILINA.

Aujourd'hui, STILINA emploie en moyenne 50 personnes et propose une gamme de produits très diversifiée. Elle génère une activité économique conséquente pour la région de Draa El Mizan, peu gâtée en localisation d'investissements industriels.

Ford et Zuckerberg en modèles

L'accumulation a été longue et besogneuse : «De fil en aiguille, littéralement. Pas de projet grandiose, sinon des petites acquisitions d'équipement avec le savoir-faire», témoigne Aomar Madani. «Le travail d'équipe, explique-t-il, et la création d'une société au sens propre du terme ont vraiment été un atout fort. Chez nous la responsabilité socio-économique est répartie sur les intervenants tout au long de la chaîne de valeur» Au sujet des obstacles rencontrés, Aomar Madani dit tout simplement ne pas aimer «reprendre les éditoriaux, les billets et autres satires qui alimentent les colonnes de nos quotidiens.» Il faut bien déduire que STILINA est logée à la même enseigne que les autres industriels. Ni pire, ni mieux. Cela n'empêche pas le patron de STILNA d'évoquer ses inspirateurs et de rêver à l'excellence. Il devient plus enthousiaste encore lorsqu'il en parle. «Les modèles de sociétés à travers le monde, du travail à la chaîne inventé par Ford à l'idée de Mark Zuckerberg de créer Facebook ou encore la mise sur le marché d'un laptop indien à moins de 100 USD, tout cela me fascine». Néanmoins, tient-il à ajouter, redevenant très vite réaliste : «il faut savoir qu'un seul point commun lie ces gens-là: le travail sans relâche et la poursuite de la logique dans toute sa rigueur.» Or, dans le cas algérien, bien que nombre de dispositifs aient été mis en place afin de booster l'industrie, celle-ci stagne tant ces dernières années, notamment l'ANSEJ et l'ANDI ont été, estime-t-il, «déviés de leur but initial.»

Une clientèle nationale grandissante

L'entreprise STILINA jouit d'une bonne expérience. Son représentant a, en tant que exportateur d'article scolaires et de bureaux, a été membre de l'Association nationale des exportateurs algériens, l'ANEXAL. Celle-ci les a aidés à faire une bonne percée… sur le marché national. Cependant, depuis 2006, STILINA a quitté «l'auguste» association. «Lenteurs et lourdeurs multiples dans le processus de l'exportation et du recouvrement», explique Aomar Madani. Il reste au patron de STILINA la belle consolation de bien satisfaire sa clientèle nationale grandissante. Toujours dans les délais. Le gros de la rentrée est passé. «A présent, nous travaillons pour les commandes imprévues, les compléments de commandes et les nouveaux clients qui souvent s'approvisionnent à la dernière minute.»




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