Algérie

Aokas réclame les corps de ses deux enfants



Les autorités de la wilaya de Béjaïa viennent de procéder à la réinhumation des restes de cinq martyrs de la Révolution (1954-1962), après leur exhumation depuis le lieudit Sidi Djaber, sur les hauteurs de la commune côtière de Souk El-Tenine.C'est à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid, le 18 Février, que les restes des cinq martyrs exhumés ont été enterrés au cimetière des chouhada, fraîchement aménagé au chef-lieu de la daïra de Souk El-Tenine.
Néanmoins, il se trouve que certains notables et membres de la famille révolutionnaire de la daïra limitrophe d'Aokas ont exprimé leur souhait de voir les restes des deux martyrs natifs de leur commune, sur les cinq exhumés d'une fosse commune, sur les monts de Souk El-Tenine, enterrés dans le cimetière des chouhada d'Aokas.
Il s'agit, en fait, des martyrs El-Hachemi Hassani et Ali Idrissi tombés au champ d'honneur au lieudit Lablat, à la périphérie de la station balnéaire de Souk El-Tenine.
Selon un parent du martyr Mouloud Hassani, le lieu de sépulture qui devait les accueillir est déjà prêt au cimetière des chouhada d'Aokas.
"Nous avons entrepris des démarches auprès de l'administration locale, dont les services de la daïra, des APC d'Aokas et de Tizi n'Berber, laquelle devrait saisir incessamment le parquet de Kherrata en vue de nous délivrer une autorisation d'exhumation et de réinhumation des restes des deux martyrs originaires d'Aokas. Nous comptons réaliser cette opération à l'occasion de la journée commémorative du 19 Mars", nous a confié M. Hassani.
Par ailleurs, notre interlocuteur a mis à profit cette opportunité pour évoquer le fameux projet de réhabilitation et de rénovation de l'ancien centre de détention et de torture, sis à la ferme Tourneux, à Aokas, "un site historique qui se trouve malheureusement en état de délabrement et livré à l'abandon".
"L'Etat avait alloué un budget spécial pour la restauration de ce site historique, tombé en décrépitude après l'indépendance du pays. Cependant, l'argent destiné à ce projet mort-né s'est volatilisé", a-t-il regretté.
M. Hassani affirme avoir connu les affres de cette fameuse ferme transformée en centre de détention et de l'horreur, évoquée par le défunt moudjahid et ex-officier de l'ALN, Rachid Adjaoud, dans une conférence qu'il avait animée à l'occasion de la célébration du Congrès de la Soummam. "Rares sont les prisonniers qui sortaient vivants de ce sinistre centre de détention, connu pour ses horreurs", a témoigné le défunt moudjahid Rachid Adjaoud.
"Moi-même, j'ai été détenu pendant 7 mois et torturé dans le bassin dans lequel ils font dissoudre du carbure. La torture se termine par des décharges électriques. Cela s'est passé début mars 1957, alors que je n'avais que 17 ans. Je me souviens parfaitement de ces moments de souffrances", relate ce membre fondateur du parti Talaie El-Houriat (Avant-garde des libertés).

KAMAL OUHNIA


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