Algérie

Aokas : Le bras de fer autour du projet de célibatorium continue



Depuis le 23 mars dernier, au moins sept militants issus du mouvement associatif d'Aokas ont été entendus par la police au sujet de l'opposition de la population au projet de réalisation d'un célibatorium au chef-lieu communal.Selon l'un d'eux, Lyes Touati, un des membres de Aokas collectif, «officiellement, c'est l'entrepreneur qui a déposé plainte contre les représentants du collectif pour avoir empêché la reprise des travaux sur le chantier».
Pour lui les pouvoirs publics «tiennent absolument à ce projet dans une ville pourtant dépourvue d'équipements publics d'intérêt général pour sa population de plus de 16 000 habitants».
Aujourd'hui, les sept convoqués se préparent, disent-ils, à affronter, dans les tribunaux, l'administration, même si l'auteur de la plainte est l'entrepreneur.
Ce bras de fer va inévitablement être matérialisé sur le terrain par une marche populaire à Aokas pour dénoncer ce que les opposants considèrent comme une «man?uvre» ainsi que le bradage du foncier. Selon notre interlocuteur, «une action de rue qui doit intervenir au moment opportun est en préparation pour réitérer le rejet de ce projet par la population».
En octobre 2018, le mouvement associatif a signé un PV avec les responsables de l'APC qui s'apparente à un pacte où le collectif a rappelé le «rejet de la construction du célibatorium de police en invitant le maire à ne pas délivrer le permis de construire, à la remise en l'état du terrain et à l'engagement d'une procédure légale pour sa récupération». La réponse de l'exécutif de l'APC était sans détour : «Accord pour l'ensemble de cette revendication.»
Pour rappel, le maire de la ville a rendu publique la même année une mise en demeure qu'il a adressée à l'entrepreneur pour arrêter immédiatement les travaux, constatant que l'entreprise continuait «les travaux de construction d'un célibatorium illicitement et illégalement, sans permis de construire au POS n°3, cité 215 Lgts, à côté du CSP Aokas».
Bien avant la survenue de ce conflit, le mouvement associatif d'Aokas s'est retrouvé obligé de se battre sur plusieurs fronts car le célibatorium n'est pas le seul projet contesté.
D'autres assiettes de terrain sont déclassées pour recevoir des projets qui n'ont pas d'intérêt aux yeux de la population, qui y voit un bradage intensif du foncier de la localité.
A ce propos, le collectif cite «l'affaire Gouraya» qui «consiste en l'achat d'un lot de terrain par des militaires par l'intermédiaire d'une agence immobilière locale dans le but de réaliser des logements au profit des militaires.
Face à l'opposition de la population, les militaires ont revendu le lot à des particuliers après l'avoir parceller», dénonce Lyes Touati qui voit, avec ses camarades, une tentative de militariser la région.
A Aokas, explique-t-il, «il existe déjà une caserne militaire, une grande unité de la gendarmerie qui occupe un terrain immense au centre ville et une base pour une unité républicaine de sécurité (CRS)».
Il a ajouté que «dans le périmètre de la bande boisée, on parle d'un projet de centre de repos pour le personnel de la DGSN, et une extension pour la brigade de gendarmerie». Aujourd'hui, le collectif demande à l'APC la récupération de ce lot d'environ 5 hectares.
Un autre dossier chaud a défrayé la chronique, celui de l'affaire de la bande boisée d'Aokas, convoitée par des investisseurs ayant déposé des dossiers dans le cadre du Calpiref.
Pour les opposants, la réalisation d'hôtels et d'infrastructures touristiques nuirait à cet environnement fragile et défigurerait une partie du littoral.


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