Anzar à la rescousse du sol à Bouira

Les agriculteurs ne cachent plus leur inquiétude. L'absence de pluie pendant les deux derniers mois, la période la plus propice à "l'enrichissement du sol", met en péril la production céréalière qui caractérise Bouira avec ses 80 000 ha réservés aux céréales (blé dur, orge, blé tendre et avoine). Les agriculteurs avertis affirment déjà que même si le ciel venait au secours du sol dans les jours à venir, la récolte céréalière accuserait sans doute une baisse en termes de quantité mais aussi de qualité.Dans ce sens, les services de la direction de l'agriculture sensibilisent à propos de la manière d'irriguer le sol à moindre coût. L'inquiétude est telle que l'on a invoqué Anzar. En effet, c'est aujourd'hui que les Iwaqquren (commune de M'chedellah) ont dégusté dans la convivialité le couscous d'Anzar. Les villageois s'y étaient préparés il y a près d'une semaine. En effet, des groupes d'enfants et de femmes, vêtus d'habits traditionnels, ont dans la nuit de mardi dernier sillonné les ruelles du village Iwaqquren pour s'approvisionner en confiseries et aussi, et surtout, en ce qu'il faut pour préparer un grand couscous à "offrir" à Anzar.
Tout ce beau monde chantait, au grand bonheur des villageois agréablement surpris par la fraîcheur des enfants : "Anzar, Anzar? a Rebbi ssew-itt ar a?ar (Dieu arrose la terre jusqu'à la racine)". La récolte a été suffisamment importante pour la wa?da prévue pour hier. Il ne restait aux Iwaqquren qu'à rouler le couscous de l'offrande. Ce n'est pas la première fois, à Raffour et dans d'autres régions de Kabylie, que l'on puise dans la "mythologie" amazighe pour venir à la rescousse de "salat al-istisqa" et espérer que le ciel réponde à la prière.



T. O. A.