Du haut de sa terrasse surplombant 21 étages d'habitations, la Cité
Amiral Kheireddine (ex-Antinéa), plantée en plein centre d'Oran, offre au
regard l'une des plus belles vues de la ville d'Oran et de son prolongement qui
s'étire vers l'Ouest. Une vue en contrebas insoupçonnée, qui plonge le regard
jusqu'à la pointe de Cap Falcon, en passant par la montagne du Murdjadjo qui
semble à portée de main. Cette cité de deux tours, comptant 190 logements en
tout, a été construite sur une belle esplanade durant les années 50 et ne fut
habitée que juste après l'indépendance du pays, en majorité par des coopérants
techniques.
Mme Djeffal, qui est une dame
fort entreprenante, est la présidente du comité de cité depuis l'année 2007. Le
local situé à l'intérieur de la cité qui lui sert de siège est bien entretenu.
La présidente se fait aider par
une jeune secrétaire qui vient lui donner des coups de main pour mettre à jour
les fiches de suivi des locataires qui cotisent entre eux pour parer au strict
minimum : c'est-à-dire entre 200 et 400 dinars par mois. Et ce strict minimum,
ce sont les ascenseurs qui ne marchent pas, une véritable préoccupation pour
tous.
Pour de nombreux habitants
logeant du côté sud, pour se rendre à leurs domiciles, ils doivent prendre le
seul ascenseur qui fonctionne, du côté nord, remonter jusqu'à la terrasse et
puis redescendre de l'autre côté pour aller vers le 6e étage, 7e ou autre, car
la descente, bien entendu, est plus facile que la remontée.
L'histoire des élévateurs qui ne
fonctionnent pas est un vrai calvaire pour tous ceux qui habitent sur les
hauteurs et c'est à quoi s'attelle Mme Djeffal, qui semble avoir gros sur le
cÅ“ur avec tous les problèmes qui ne se résument pas uniquement aux ascenseurs
en panne continue, mais bien plus.
«Une fois, des habitants ont
cotisé 9 millions de centimes pour réparer un ascenseur qui n'a fonctionné que
deux mois, chose qui a découragé plus d'un pour renouveler l'expérience»,
dit-elle, tout en ajoutant qu'à plusieurs reprises, elle a contacté divers
services, entre autres l'OPGI, afin de régler ce problème. Face à cela, «on n'a
eu que des promesses jamais concrétisées», dit-elle. En tout et pour tout, elle
précise «qu'un seul ascenseur a été réinstallé».
D'autre part, les eaux usées qui
dégoulinent de partout au niveau des appartements font craindre le pire pour
tous les locataires qui ne savent plus quoi faire. «Il ne s'agit pas de réparer
à l'intérieur des habitations, mais le problème réside dans les colonnes
montantes d'évacuation qu'il faudrait renouveler en totalité, et pour cela nous
avons à plusieurs reprises saisi différents services», ajoute la présidente du
comité de cité. «Avec ce dégoulinement, précise la présidente, il y a toujours
des problèmes de coupure d'électricité car les courts-circuits sont fréquents.
Malgré cela, la cité compte quelques femmes de ménage qui viennent nettoyer les
parties communes et un concierge qui fait vider les bacs à ordures »,
indique-t-elle. Et là, précise-t-elle, les vide-ordures ne fonctionnent pas et
les locataires sont obligés de faire descendre leurs rejets ménagers jusqu'en
bas pour leur évacuation.
Nous avons trouvé le concierge,
celui qui s'est occupé de l'entretien de la cité, allongé sur sont lit. Il est
la mémoire vivante de cet endroit, fourmillant de vie et d'animation qui, en
son temps, comptait deux petites piscines. Ce monsieur, un vieillard cloué au
lit par une fracture au bassin, manque beaucoup aux habitants, lui qui savait
venir en aide à tout le monde, témoigne Mme Djeffal sur le ton de la
compassion.
Cette dernière lance d'ailleurs
un appel aux autorités pour venir en aide aux habitants et sauver ce qui peut
l'être de cette cité au lustre fané. Les colonnes montantes des eaux usées, la
réhabilitation des vide-ordures condamnés et, surtout, l'installation de
nouveaux ascenseurs et, entre autres, d'autres petits travaux qui ne demandent
pas beaucoup d'investissements, mais qui peuvent rendre un tant soit peu à
cette cité son éclat d'antan et redonner une vie plus décente et moins
contraignante à ses habitants.
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Posté Le : 21/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : T Lakhal
Source : www.lequotidien-oran.com