Le dossier de la retraite anticipée est clos, selon une récente sortie du ministre du Travail. Mais est-il pour autant véritablement et définitivement enterré ' Impossible de clore un dossier quand il a derrière pratiquement tous les syndicats qui insistent sur le retour à la retraite anticipée.D'ailleurs, c'est l'un des rares points sur lequel les syndicats autonomes et l'UGTA sont en parfaite harmonie. L'on se rappelle que l'annonce de la suppression de l'accès à la retraite avant 60 ans pour les hommes et avant 55 ans pour les femmes, en 2016, a provoqué un tollé général au sein des syndicats autonomes et certains partis politiques, débouchant sur des grèves dans plusieurs secteurs, notamment l'Education nationale. Mais cette revendication, même si elle est reléguée au second plan, demeure persistante encore de nos jours.
C'est le syndicat UGTA, de nature très attaché à la paix sociale, qui a remis au goût du jour le dossier, en soulignant le mercredi 24 février 2021, par le biais de l'un de ses membres dirigeants, Ferhat Chabekh, que le retour à la retraite anticipée constitue, à ses yeux, un droit des travailleurs et une solution pour inverser la courbe du chômage des jeunes. Considérant qu'il est «illogique d'imposer à un employé de continuer à exercer au-delà des 32 ans de service jusqu'à l'âge légal de départ à la retraite».
Pour l'UGTA, le retour à la retraite sans condition d'âge reste une des solutions à même de résoudre la problématique du chômage des jeunes, notamment les diplômés des universités et des centres de formation. La fermeture par le ministre du Travail des portes sur de ce dossier, sans se donner une petite souplesse dans ses positions en déclarant tout de go «le dossier clos», ne constitue-t-elle pas une exposition ou une ouverture d'autres portes à la contestation'
Dans cette atmosphère d'ébullition du front social, il serait plus sage de rester à l'écoute des préoccupations des masses laborieuses. Il est vrai que le retour à la retraite anticipée menacerait gravement l'équilibre financier de la CNR, déjà très mal en point, mais il ne faut pas également ignorer la pression qui découlerait d'une charge des syndicats sur ce point qui fait l'unanimité au sein des travailleurs. La retraite anticipée serait certainement remise sur le tapis, lors de la prochaine étape de la protesta, après le dénouement de la question de l'amélioration du pouvoir d'achat et d'autres revendications autour de dispositions statutaires pressantes et spécifiques à chaque secteur. N'est-ce pas que gouverner c'est prévoir ' Et puis, sur ce plan précis, où en est-on avec les métiers pénibles, dont la nomenclature des postes était intimement liée au bénéfice de la retraite anticipée '
Le gouvernement avait supprimé la retraite anticipé en exceptant « certains métiers à haute pénibilité ». Près de cinq ans après, on ne sait toujours rien à propos de cette nomenclature de postes des métiers pénibles, qui devait permettre aux personnels les occupant de bénéficier d'une retraite anticipée, bien méritée. Anticiper le dialogue et la concertation ou faut-il encore attendre que les syndicats reviennent à la charge sur cette revendication légitime pour réagir '
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Posté Le : 05/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com