Algérie


ANSEJ
L'engouement pour le dispositif d'emploi des jeunes ANSEJ va crescendo, tant l'Etat n'est pas avare en facilitations, voire en complaisances envers les promoteurs.Dispositif pour résorber le chômage ou réel outil pour booster les investissements productifs ' Les vrais bilans ne sont pas encore faits. En l'absence d'études fiables sur le sujet, l'opinion se contente de chiffres délivrés par les différentes institutions en charge du secteur. M. Zemali, directeur général de l'ANSEJ, a affirmé, mercredi dernier «qu'au 31 mars 2014, près de 300.000 micro-entreprises ont été créées et que les crédits accordés dans ce cadre s'élèvent à 223 milliards de dinars».Toujours selon le même responsable, le dispositif ANSEJ a permis la création de près de 725.000 emplois tout en relevant qu'un grand nombre de micro entreprises ont évolué vers le statut de PME avec plus de dix salariés recrutés.Ce sont là les principales données du semblant de bilan. Ceci confirme que le dispositif est vu sous l'angle de la création d'emplois et celui de la manne financière consentie par l'Etat. Quid des richesses réellement créées, de la plus-value, des nouveaux produits sur le marché, des réelles parts de marchés dans les filières productives. Le dispositif, malgré les chiffres avancés ne pèse pas de tout son poids sur la résorption du chômage ; celui-ci se maintient officiellement à plus de 10% et plus de 25% dans le milieu des jeunes.Sur le plan de l'impact réel sur le progrès économique, le dispositif est majoritairement dominé par les activités du secteur tertiaire. Même si certaines activités improductives ont été gelées dans le dispositif, il n'en demeure pas moins que la demande concerne essentiellement les services, et le BTP. L'industrie et activités créatives faisant appel à l'ingénierie et à une grande technologie y sont très peu représentées.Détournement et mortalitéIls seraient également près de 40% des contractants de crédit à ne pas rembourser leurs dettes, les uns pour les raisons invoquées plus haut, d'autres qui refusent carrément de rembourser même s'ils sont bénéficiaires. Il y a enfin, la dernière catégorie qui ne peut rembourser pour des raisons objectives ; leur affaire n'ayant pas marché comme ils le souhaitaient et la plupart d'entre-eux baissent rideaux. Sur ce plan-là, le directeur général de l'ANSEJ refuse de parler de forte mortalité des entreprises. Pour lui «moins de 10.000 micro-entreprises ont été jusque-là défaillantes soit un taux de mortalité inférieur à 5%.»C'est tout le problème de l'accompagnement qui se pose. Dans les textes régissant l'ANSEJ, il est bien spécifié que l'agence accompagne les porteurs de projets dans le montage de leur affaire. Mais dans la réalité, soit les promoteurs ne sont pas enclins à se former dans le management, soit cet accompagnement n'est pas très efficace. Les business-plans, l'étude de marché ou la veille font rarement partie des préoccupations des jeunes promoteurs, surtout quand il s'agit de jeunes n'ayant pas une solide formation de base et obnubilés par le gain rapide.Les nouvelles facilitations, les allègements de procédures et la diminution des délais de réponse aux nouveaux promoteurs, sont certes très encourageantes pour les jeunes. Cependant, ces nouvelles mesures prises, sans réel bilan et sans tirer les leçons de toutes les dérives, risquent de vider le dispositif de sa substance essentielle, à savoir être un outil pour booster l'investissement et accroitre la production. Ceci gagné, la création d'emplois suivra d'elle-même et sera plus pérenne.N. Benchaa




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)